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Nkoghe Bekale, Premier ministre : Surprise et retour dans le passé
Publié le samedi 12 janvier 2019  |  Gabon Review
Jean
© Autre presse par DR
Jean Yves Teal, Secrétaire général de la Présidence de la République
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Par décret du président de la République lu tard dans la nuit du 11 au 12 janvier 2019, Julien Nkoghe Bekalé a été nommé Premier ministre. Il marque le retour de la Primature à l’Estuaire et remplace Emmanuel Issoze Ngondet, nommé médiateur de la République gabonaise à la surprise générale.

Tard dans la nuit du 11 au 12 janvier, alors que l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale s’achevait au palais Léon-Mba, siège de ladite institution, le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Yves Teal, invoquant un décret pris par Ali Bongo, a annoncé la nomination de Julien Nkoghe Bekale au poste de Premier ministre, chef du gouvernement. Dans la foulée, un second décret a nommé Emmanuel Issoze Ngondet au poste de médiateur de la République. Ce scénario «inimaginable» vient mettre un terme à toutes les spéculations concernant la démarche d’Issoze Ngondet pour le dépôt de sa lettre démission autant que sur le nouveau visage du locataire de la Primature. De même, il pourrait ouvrir un autre débat : Issoze Ngondet, député, ne peut être nommé qu’au gouvernement ou à l’Assemblée nationale.

Depuis la proclamation des législatives par la Cour constitutionnelle, le gouvernement Emmanuel Issoze Ngondet III avait «cessé d’exister». Avec l’élection du président de l’Assemblée nationale et de son bureau, ce 11 janvier, qui en a définitivement sonné le glas, d’aucuns s’interrogeaient sur la démarche que devait suivre Emmanuel Issoze Ngondet pour le dépôt de sa lettre de démission au président de la République, Ali Bongo, toujours en convalescence à Rabat. Pour trancher, Eric Dodo Bouguendza avait de fait, sur les antennes de RFI, assuré qu’Issoze ngondet déposera bel et bien sa démission à Ali Bongo Ondimba, conformément aux us de la République gabonaise. Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais n’en savait visiblement rien, puisque le dépôt de la lettre de démission n’a pas été effective.

Bref, après avoir été chef de trois gouvernements successifs depuis le 28 septembre 2016, Emmanuel Issoze Ngondet sort donc «par la petite porte» pour occuper désormais un poste «noble», constitutionnellement reconnu mais politiquement ignoré. Il y remplace Laure Olga Ngondjout qui, en 2018, se plaignait d’ailleurs du fait que la médiature de la République n’est pas valorisée. Diplomate de carrière, Issoze Ngondet devrait, s’il accepte d’y aller, donner du contenu à ce poste considéré par une partie de l’opinion comme «le bâtard du panorama institutionnel». Alors que le front sociopolitique est en ébullition, il devrait faire valoir ses talents de médiateur, conformément à l’article 3 de l’ordonnance n°23/PR/2010 du 10 août 2010 portant institution du médiateur de la République. Il reste que sa nomination à ce poste, fait sans précédent au Gabon où jamais Premier ministre n’y aura été débarqué, suscite quelques interrogations : cette fonction est-elle compatible à un mandat électif ? En effet Issoze Ngondet étant le député du 2e siège de la commune de Makokou, l’on se demande s’il faudra repartir à l’élection sur ce siège.

Après avoir, pour sa part, occupé différents postes ministériels, Julien Nkoghe Bekale est propulsé au rang de Premier ministre, chef du gouvernement. Il devient le 5e Premier ministre d’Ali Bongo depuis son accession à la magistrature suprême et marque, selon certains avis, le «retour de l’Estuaire dans la gestion de l’Etat et le respect de la coutume républicaine» : une géopolitique à la gabonaise instituant, dans l’informel et la subjectivité, l’attribution du poste Premier ministre à un ressortissant de l’Estuaire et particulièrement de la communauté culturelle fang, notamment du Komo Mondah. Un retour dans le passé qui suscite lui aussi quelques interrogations.
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