Ayant relancé leur grève pour réclamer le paiement de leurs bonifications et le versement intégral de leurs cotisations sociales, le personnel de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) menace de suspendre ses différents services dans l’administration publique.
Mise en sommeil un temps, la grève de l’Aninf a été relancée. Environ 400 agents réclament le paiement de leurs bonifications (fonds communs et prime de rendement) des années 2017 et 2018, ainsi que «le versement intégral» des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Ils ont investi la devanture des bâtiments abritant les services du Trésor public dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 janvier, et menacent de faire peser les conséquences de leur grève sur le fonctionnement de l’administration publique.
«Nous avons décidé de tout couper pour que l’Etat puisse nous entendre. Pour rappel, indique Julius Ndjékounda, l’Aninf fournit plusieurs services à l’Etat. Par exemple, c’est l’Aninf qui fait la solde des agents fonctionnaires de l’administration. C’est-à-dire que, pour que les fonctionnaires soient payés, il faut que le personnel de l’Aninf fasse le traitement de la solde.» Le délégué du personnel à l’Aninf en veut pour preuve que, jusqu’à lors, «le traitement de la solde du moins en cours n’a pas encore été fait».
«Au niveau de l’Aninf, nous avons coupé le réseau, l’énergie ondulée fourni au Trésor, au Budget, aux Impôts ainsi que tout ce qui est comme service que nous fournissons à l’Etat. Toutes les applications dont nous avons la charge ne tournent plus», informe Julius Ndjékounda, précisant que certaines de leurs revendications datent de 2012, notamment en ce qui concerne la dette de l’Agence vis-à-vis de la CNSS.
«Avant que nous entrons dans l’année 2019, des engagements avaient été pris et une mise à disposition a été faite au Trésor qui devait nous reverser une partie de nos arriérés de prime. Le directeur général a également eu des assurances de la part du même Trésor qui s’était engagé à s’acquitter de la dette de l’Aninf vis-à-vis de la CNSS. Depuis lors, nous ne bénéficions ni de l’allocation familiale ni de l’allocation de rentrée scolaire et nous constatons que ce sont plutôt d’autres administrations qui sont contentées au détriment de l’Aninf».
Les agents en colère n’entendent quitter leur piquet de grève qu’en cas de satisfaction complète de leurs revendications. Ils promettent d’y passer des jours et des nuits.