Après l’annonce officielle des résultats de l’élection présidentielle, donnant Félix Tshisekedi vainqueur de ce scrutin du 30 décembre dernier, des voix se sont levés pour contester les résultats proclamés par la commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Martin Fayulu, arrivé en deuxième position, dénonce un putsch électoral. «Le peuple ne se laissera pas confisquer cette victoire», répond Olivier Kamitatu, porte-parole de Martin Fayulu. «Ces résultats sont trafiqués, fabriqués. Nous voulons la vérité. Avec les machines à voter, des clés USB ont été trafiquées», a rapporté RFI.
Dans la matinée, des manifestations des militants pro-Fayulu ont été signalées dans la localité de Kikwit. Selon plusieurs sources, ces militants s'en sont pris à des postes de police et d’autres bâtiments. La police a tiré pour disperser la foule faisant plusieurs morts. Les dégâts matériels sont importants.
Toujours selon RFI, la Cenco ne reconnaît pas les résultats donnés par la Ceni. La Conférence épiscopale des évêques de la RDC constate que ses observations ne correspondent pas aux résultats officiels. Cependant, elle prend acte de la publication des résultats, insistant plutôt sur le fait qu’elle permet une alternance en RDC. Il faut souligner que la Cenco avait déployé la plus importante mission d’observation électorale dans le pays. La semaine dernière, la conférence épiscopale avait dit qu’elle connaissait le nom du président et qu’elle attendait les vrais résultats proclamés par la Ceni.
Sur le plan international, la France par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré sur les ondes de RFI que les résultats ne seraient pas conformes. Selon lui, Martin Fayulu était à priori le leader de ce scrutin.
La réaction de l’ancienne puissance coloniale, la Belgique est empreinte de prudence. Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, est suspendu «à la réaction des Congolais eux-mêmes et des observateurs qui ont eu l'occasion de voir comment se déroulait le dépouillement», avant de se prononcer. On observe la même prudence au niveau des Nations Unies qui a pris acte des résultats proclamés par la Ceni. Par contre, l’Union Africaine (UA) demande que les recours puissent se faire selon les procédures légales. L’Afrique du Sud par la voix de son président, Cyril Ramaphosa prend note de ces résultats émis par la Céni, qu’il appelle à accélérer l’officialisation des résultats définitifs pour assurer selon lui «la crédibilité du scrutin et éviter toute effusion de violence», des propos émis dans un communiqué rapporté par RFI.