Le programme prévisionnel des émissions de titres publics pour le compte de l’année 2019 fait état d’un montant d’emprunt de l’ordre de 740 milliards de francs CFA. Ce montant devrait gonfler la facture de la dette nationale dont le chiffre inquiète les analystes financiers et autres observateurs.
Pour les autorités, il n’y a pas de quoi s’alarmer. La dette publique nationale est maîtrisée malgré « une accumulation des arriérés ». Selon les mêmes autorités, l’objectif des projections en cours est de parvenir à un niveau d’environ 40% du PIB d’ici les trois prochaines années. Or, dans le même temps, l’Etat a plus que jamais besoin de ressources financières supplémentaires pour supporter certains projets au vu de « la baisse des ressources budgétaires » dont la conséquence n’est autre que les difficultés de trésorerie. Comment parviendra-t-il à une telle fin quand on sait que la poursuite de certains projets de développement dépend en partie de l’endettement ?
Au cours de neufs premiers mois de l’année qui vient de s’achever, l’encours de la dette publique du Gabon a augmenté de 20% à plus de 4900 milliards de francs CFA contre 4772 milliards de francs CFA sur les trois premiers mois de la même année. Cette tendance à la hausse montre clairement que malgré les ambitions du gouvernement de parvenir à un niveau de dette raisonnable, l’équation ne sera pas aussi facile qu’on peut l’espérer. Plus les années passent, cet encours gonfle malgré les efforts certes minimes de l’Etat pour réduire cette facture avec le décaissement fin septembre 2018 d’un modeste montant de 414 milliards de francs CFA au titre de règlement de la dette intérieure et extérieure.
Contraint d’accélérer la cadence de ses projets notamment le financement du Programme de relance économique (PRE) dont les résultats se font de plus en plus attendre, l’Etat s’est vu contraint dans son programme prévisionnel des émissions de titres publics pour le compte de l’année 2019 d’annoncer la volonté d’emprunter 740 milliards de francs CFA sur les marchés financiers sous régionaux. Annoncé récemment et libellé en Bons du trésor assimilables (BTA) et Obligation de trésor assimilables, cet argent une fois collectés devrait permettre de soutenir la réalisation du PRE, ce programme dont l’année butoir d’atteinte des objectifs est 2019.