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Tentative de coup d’état : signe d’affaiblissement du pouvoir ?
Publié le mercredi 9 janvier 2019  |  Gaboneco
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© AFP par STEVE JORDAN
Un véhicule des forces de sécurité gabonaises stationné devant la radiotélévision nationale à Libreville, juin 2017
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C’est la question qui se pose désormais après la tentative de coup d’Etat menée par un groupe de militaires de la garde républicaine, qui ont appelé au soulèvement de la population sur les antennes de radio Gabon lundi 7 janvier dernier. Même si le coup d’Etat visiblement improvisé a été très vite déjoué, nombreux sont ceux qui s’interrogent désormais sur les lendemains politiques au Gabon, alors que le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, est absent du pays depuis plus de deux mois pour cause de maladie.

Une première ! Après le putsch de 1964 mené par un groupe de militaires qui avaient enlevé le président d’alors, Léon Mba, pour aller le déposer dans un village de Lambaréné au centre du pays, 5 militaires de la garde républicaine, avec à leur tête, un certain lieutenant Kelly Ondo Obiang, ont envahi dès l’aube du lundi 7 janvier 2019, les locaux de radio Gabon où ils ont pris en otage, l’équipe d’antenne du petit matin avant de la forcer à faire passer leur message. Un message dans lequel les putschistes ont dit être convaincus de l’incapacité définitive du président Ali Bongo à assumer désormais les charges de sa fonction présidentielle, surtout après son discours de vœux à la nation le 31 décembre dernier. Par conséquent, ils ont appelé la population, certains responsables hiérarchiques de l’armée, quelques opposants et acteurs de la société civile à se retrouver à l’Assemblée nationale. Et cela pour les aider à mettre en place une transition démocratique.

Mais le coup d’Etat, visiblement improvisé n’a pas prospéré puisque très vite, le gouvernement qui a déployé une importante artillerie aux abords de la Maison Georges Rawiri, qui abrite la radio télévision nationale, a lancé l’assaut et neutralisé les mutins dont deux ont perdu la vie.

La réponse constitutionnelle

Même si la tentative du coup d’Etat a très vite été déjouée par le pouvoir qui a déployé chars, hélicoptères et autres équipements pour venir à bout des « plaisantins » comme les a qualifiés, le ministre de la communication Guy Bertrand Mapangou, ce premier coup d’Etat de l’ère Bongo, quoi qu’improvisé, vient relancer de plus belle, le débat sur la constatation, même temporaire de la vacance du pouvoir et la désignation de la présidente du Sénat pour assurer l’intérim en attendant le retour d’Ali Bongo. Cela permettra de court-circuiter les envies putschistes des militaires. Car l’armée, malgré ses bonnes intentions, ne s’empare pas du pouvoir pour le remettre facilement aux civils. Et les exemples sont légion en Afrique.

Mais il faut aussi relever que ce coup d’Etat avorté a été vraisemblablement en partie favorisé par la lutte pour le pouvoir au sein même du sérail.

En effet, sentant le Lion blessé et diminué par la maladie, et conscients qu’il ne sera certainement plus de la partie à Libreville pendant un moment, l’entourage du président se livre depuis quelques temps à une guerre de complots entre d’un côté, les jeunes collaborateurs qui jurent fidélité au président et de l’autre, les vieux du système qui veulent déposer Ali Bongo au cas où il ne serait plus capable de tenir le pouvoir. Et c’est au milieu de ce climat de friction que ce groupe de militaires, certainement conseillé par certains compères dans l’ombre, a su trouver la faille d’un coup d’Etat certes manqué. Mais un coup d’Etat qui ouvre la voie aux inquiétudes du lendemain à mesure que ce prolonge l’absence d’Ali Bongo Ondimba au pays.

Autant dire que l’ombre de l’inconnue qui plane désormais sur le Gabon depuis deux mois n’est pas encore totalement conjurée. Et elle ne le sera pas par la réponse militaire, aussi brutale soit-elle, mais plutôt par une réponse constitutionnelle qui prévoit le mode de gestion de l’intérim du président de la République.

Leno KOLEBA
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