De plus en plus, les partis ou les leaders politiques, autant de la majorité que de l’opposition, se concertent pour élaborer des stratégies en vue d’aborder la présidentielle qui s’annonce rude en 2016, au Gabon. Dans ce contexte, des responsables des partis de la Majorité républicaine pour l’émergence qui se sont réunis au siège du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), à Libreville.
Stratégiquement, les états-majors des partis politiques gabonais et les leaders de tous les camps politiques sont déjà dans le branle-bas de combat pour se positionner, mais surtout pour essayer de se «vendre» auprès des populations avant l’élection présidentielle de 2016.
Comme les opposants qui mènent depuis quelques mois des concertations et des réunions portant sur la recherche du consensus autour d’un seul nom pour affronter le candidat du PDG lors de la présidentielle de 2016, les partis membres de la majorité se sont également réunis pour examiner comment se mobiliser d’ores et déjà pour aborder cette date. L’objectif étant, ici, de faire preuve de cohésion et d’union pour aborder cette échéance qui s’annonce très disputée.
En conséquence, en dehors du président du Bloc démocratique chrétien (BDC), Guy Christian Mavioga, porte-parole de ce conglomérat de partis politiques proches d’Ali Bongo, qui a de temps à autre, fait des sorties médiatiques et livré des positions tendant à soutenir cette Majorité, les autres leaders des partis membres ont régulièrement joué la carte du silence. A défaut, ce sont souvent des coups de gueule qui ont été lancés contre les dirigeants du PDG du fait de leur volonté d’être les seuls métronomes.
La sortie du mercredi 14 mai autour du président de la Majorité, Faustin Boukoubi, a donc donné le ton pour un resserrement des liens. Ce qui a amené à parler de la révision prochaine de la Charte de la Majorité républicaine pour l’émergence et surtout d’une rencontre imminente avec le chef de cette majorité, Ali Bongo Ondimba himself, qui a convoqué le samedi 19 avril 2014 une réunion du Conseil national, l’une des instances de décision du parti au pouvoir.
Le parti au pouvoir est miné par des querelles internes. Ses barrons de l’époque d’Omar Bongo Ondimba se sentant marginalisés, ont simplement mené large. Jean Ping et Jacques Adiahénot ont officiellement quitté le navire et sont devenus les opposants les plus virulents du PDG. Toute chose qui leur fait promettre d’écarter Ali Bongo par les urnes lors de l’élection présidentielle de 2016. A eux, on peut adjoindre quelques noms bien connus de la politique gabonaise à l’instar de Pierre Amoughé Mba, ancien cadre du Rassemblement pour le Gabon (RPG, Majorité) ou encore du banquier Philibert Andzembè qui se sont officiellement démarqué.
L’heure est donc aux grandes manœuvres politiques dans l’ombre pour déjà préparer la présidentielle de toutes les extrapolations : celle de 2016. Et comme dit l’adage, une élection se prépare sur des années. Les dés sont donc jetés. Ils roulent encore sur la table.
