Invitée à se prononcer quelques heures après la tentative de coup d’État sur TV5 Monde, l’enseignante, chercheuse, membre de la Coalition Tournons la Page, Laurence Ndong, a tenu à lever le voile sur ce qui semble être selon elle, « une guerre de communication » lancée par le gouvernement gabonais.
Quelques temps après la tentative de coup d’État orchestré par des gardes républicains, et alors que le gouvernement annonçait via son porte parole que la situation était sous contrôle, Laurence Ndong a tenu à rappeler que coutumier du fait, le gouvernement gabonais a souvent « brillé par la désinformation » et nul ne doute qu’en pareille situation, la méthode semble être la même.
« La situation n’est pas du tout sous contrôle. Vous savez, le gouvernement gabonais nous a habitué au faux et à l’usage du faux. Tous les médias actuellement sont toujours à l’arrêt. Le Ministre Porte parole du Gouvernement a parlé à une chaîne française et non à un média d’État. Donc cela veut dire qu’il y’a encore une confusion et donc que rien n’est sous contrôle », a-t-elle précisé.
A la question de savoir si comme révélé par le porte-parole du gouvernement, les militaires ont été arrêtés, l’ancienne porte parole de Jean Ping a une énième fois balayé du revers de la main, les affirmations de Guy Bertrand mapangou. « Non le lieutenant Kelly Ondo n’a pas été arrêté, car à l’heure actuelle il n’y existe aucune preuve de cette arrestation. Des contacts depuis Libreville m’ont révélé que tout cela était faux que par ailleurs, les populations se dirigent actuellement vers l’assemblée Nationale », a-t-elle poursuivi.
Bien que remettant en doute la communication du gouvernement, Laurence Ndong a incité les gabonais à la prudence, car selon elle, ce coup d’État peut autant être une oeuvre patriotique qu’une insidieuse manoeuvre du régime en place. « Ce gouvernement est capable de tout. Il est capable de fomenter ce coup d’État afin de justifier un état d’urgence ou se servir de cet acte afin de se débarrasser des personnes qui ont été mentionné dans cette vidéo », a-t-elle martelé.
D’autant, plus que d’après ses informations, le lieutenant à l’origine du putsch serait sous les ordres direct de Frédéric Bongo et d’un certain Arsène Emvahou. Frédéric Bongo, un nom qui est revenu assez souvent dans la question de la succession ou non du chef de l’état Ali Bongo Ondimba. De quoi alimenter des suspicions sur les visées réelles de ce coup d’État. Acte patriotique ou grossière manipulation?