D’abord annoncée pour le 20 octobre 2018 puis repoussée au 24 novembre de la même année, la reprise tant attendue du championnat national de football de première division, n’aura finalement pas eu lieu. De ce fait, après deux reports consécutifs et le silence radio qui règne au sein des instances dirigeantes, l’hypothèse d’une saison blanche est de plus en plus à craindre.
C’est le sentiment qui se dégage au sein de la communauté sportive gabonaise. Alors que d’importantes échéances se profilent à l’horizon, et que les clubs gabonais engagés dans les compétitions continentales multiplient les déboires face à leurs homologues, les dirigeants sportifs gabonais semblent incapables de répondre aux attentes.
En effet, annoncé puis repoussé à maintes reprises, le début du championnat national reste à ce jour une énigme. Si le ministre des sports Alain Claude Bilie-By-Nze évoquait à ce sujet « des raisons, non pas de calendrier, mais budgétaires », le problème semble pourtant beaucoup plus profond et persistant.
Rappelons – nous tout de même, le Gabon a en moins de six ans, organisé non pas une mais deux Coupes d’Afrique des nations (CAN) évaluées à près de 900 milliards de Fcfa, pour des résultats sportifs (très) mitigés. Or, dans le même temps, de nombreux problèmes de gestion et d’organisations du National 1, se faisaient déjà jour. La situation actuelle n’est donc qu’une conséquence de ce qui a, ou n’a pas été fait par le passé.
Néanmoins, si le spectre d’une saison blanche est de plus en plus présent dans les discussions, c’est aussi que les clubs de football, la fédération et la ligue national, n’ont pas su pérenniser un édifice pourtant bâti en 1968. Attendant patiemment les subventions étatiques, ces derniers sont délibérément tombés dans la facilité, et c’est toute une jeunesse talentueuse qui en paie le prix.
Au même titre que d’autres sports (Basket, Taekwondo…) qui sont en perdition malgré l’existence d’athlètes émérites, le football subit les affres d’une organisation trop souvent pointée du doigt. A l’approche du dernier match qualificatif pour la prochaine CAN dont on ignore encore le pays organisateur, cet « amateurisme » va sans doute porter un coup fatal à ce football, qui de l’aveu des anciens « était beaucoup mieux avant ».