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Enseignement supérieur : L’aveu d’impuissance de Moukagni-Iwangou
Publié le lundi 7 janvier 2019  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique face à la presse le 22 juin 2018
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Après un peu plus de 7 mois à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur, Jean De Dieu Moukgni-Iwangou a fait la cartographie de son secteur pour rendre compte de l’étendue réelle du mal de l’Enseignement supérieur au Gabon. Les trois bassins pédagogiques du pays sont passés au crible

«Il a toujours été fustigé l’insuffisance des structures d’accueil. Mais personne, absolument personne n’était capable de dire à quel point l’Enseignement supérieur allait mal», a déclaré Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. Le ministre de l’Enseignement supérieur a fait le bilan de la situation de ce secteur qu’il dirige depuis un peu plus de 7 mois, parce que, dit-il, «le bon diagnostic est le début du bon remède».

L’Enseignement supérieur au Gabon c’est 38.723 étudiants, pour 1.441 enseignants, répartis dans trois bassins académiques établis à Libreville, Owendo et Franceville. Celui de Libreville comporte une université et 5 grandes écoles et compte 33.452 étudiants. Soit 86,38 % de la population estudiantine nationale avec 1.025 enseignants. Les enseignants du bassin académique de Libreville représentent 71,13 % des effectifs nationaux. Dans cet univers, l’Université Omar Bongo(UOB) se taille la part du lion avec 27.652 étudiants pour une capacité d’accueil de 9.244 étudiants avec 445 enseignants. Ce bassin ne possède qu’un seul campus situé à l’UOB et pourvu de 600 chambres. Soit 1200 lits d’une place pour les 33.452 étudiants. «Comment loger 33.000 personnes dans de telles conditions ?», s’est-il interrogé.

Celui d’Owendo compte une université de 3.305 étudiants pour une capacité d’accueil de 1.452 étudiants avec 171 enseignants. Soit, 8% de la population des étudiants, et 11% de celle des enseignants. Le bassin académique de Franceville est pourvu d’une université, au sein de laquelle sont logés deux grandes écoles. Il compte 1.966 étudiants et 245 enseignants. Soit, 5 % de la population estudiantine et 17 % des effectifs en enseignants. La faculté des sciences compte 84 enseignants avec 1.269 étudiants pour une capacité d’accueil de 719 étudiants.

Dans l’ensemble, les universités et grandes écoles comptent 4.069 bancs pour 12.614 places. Or, elles accueillent 38.723 étudiants. Soit un sureffectif de 26.109 places, qui nécessite selon Moukagni Iwangou, «l’équivalent de trois universités Omar Bongo à construire pour trouver une place pour toute la population estudiantine».

Devant cette difficulté valable pour l’année académique 2017-2018, s’ajoutent 18.000 nouveaux bacheliers qu’il faut, souligne-t-il, «orienter dans un univers très largement saturé».

Sur la situation des enseignants, le tableau est presque identique. Avec un effectif global de 1.441 enseignants pour 38.723 étudiants, il y a un ratio de 2.687 étudiants par enseignant. «Ce qui est très énorme», s’est exclamé Moukagni-Iwangou. «Cela renvoie à des salles de spectacles, et non à des salles de classe». «A cet égard, j’ai appris à respecter les enseignants. J’ai appris à respecter les étudiants parce que l’image qu’on a d’eux, c’est celle des étudiants qui cassent et perturbent tout. Voilà des gens qui se saignent pour payer des frais d’écolage à qui l’école ferme les portes dès qu’ils y sont», s’est indigné le ministre. «C’est assez difficile mais il fallait le faire connaître dans les proportions exactes. Il nous faut 9 universités voire 10 universités. On a les moyens de s’offrir cela», a affirmé le ministre de l’Enseignement supérieur.
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