Le mécanisme d’assurance maladie pour tous, conçu et matérialisé par les pouvoirs publics gabonais via la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS), semble connaitre des écueils. Les ordonnances délivrées par les médecins aux patients seraient systématiquement rejetées par plusieurs dirigeants de pharmacies partenaires de la Cnamgs. Les raisons techniques et le retard de paiement de la dette par l’Etat, le justifieraient, indiquent les usagers et pharmaciens.
Depuis un certain temps, les patients ayant une ordonnance délivrée par un médecin certifié, reconnu par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), peinent à avoir des médicaments dans bien des pharmacies de Libreville, Owendo et Akanda.
Le constat, qui part des témoignages, ne fait pas état d’une impossibilité à se procurer des médicaments dans l’ensemble des pharmacies disséminées dans les communes citées. Mais plutôt d’un chemin de croix véritable pour les patients, lesquels ne savent parfois plus où donner la tête.
Si certains pharmaciens évoquent la question de l’obsolescence de l’outil de travail qui rend quasi impossible l’essentiel des opérations en vue de satisfaire les attentes des clients présents aux comptoirs pharmacies, d’autres, par contre, parlent ironiquement du risque à venir, à savoir, mettre la clé sous le paillasson, si l’Etat ne s’acquitte pas de sa dette vis-à-vis de ces officines du médicament.
«Il s’agit, ni plus ni moins, de l’éternelle ardoise que l’Etat, partenaire des officines du médicament, procède à son apurement auprès des pharmacies certifiées Cnamgs, selon un échelonnement bien défini, qui pourrait justifier les pesanteurs observées ici et là», a indiqué un médecin pharmacien, préoccupé par cet état de fait.
Plus effarantes sont les explications de Mme Marie Christine Avoumo, préparatrice en pharmacie à Avorbam : «Notre pharmacie est agréée Cnamgs. Nous recevons les détenteurs d’ordonnances, sauf qu’il est instauré, au sein de notre pharmacie, un système de quota de personnes devant être satisfaites par nos soins. Lorsqu’il (quota) est atteint, on arrête tout simplement de recevoir, le but étant de ne pas faire banque route, c'est-à-dire, se retrouver, à long terme, dans l’incapacité de satisfaire aux charges de la pharmacie vu que le paiement par l’Etat se fait avec beaucoup de retard», a-t-elle dit.
A Okala pharmacie, Mlle Grâce Nzogo, vendeuse en pharmacie, a évoqué un problème technique. «L’ordinateur n’étant pas opérationnel, il est impossible désormais de répondre à cette attente de personnes dans le besoin alors même que leur officine est bien agréée Cnamgs».
Le système d’assurance maladie pour tous, qui a témoigné de son importance au regard des témoignages et du soulagement des personnes économiquement faibles, reste à parfaire. Concernant la question au centre des désagréments, l’idéal serait que l’Etat paie sa dette auprès des pharmacies partenaires, en quasi déliquescence, pour permettre aux personnes dans le besoin de se procurer les médicaments sans grande difficulté. Car, pour les détenteurs d’une ordonnance Cnamgs, il faut parfois quitter Akanda et Owendo pour aller se procurer en médicaments les pharmacies ‘’le Président’’ ou ‘’les Forestiers’’, seules pharmacies qui ne s’inscrivent pas encore dans le caprice.