Animée par Chantal Laureau, l’émission «Appel sur l’actualité» du 3 décembre sur RFI portait sur le discours à Nation d’Ali Bongo du 31 décembre. Pour la présidence de la République, cette apparition met fin à toutes les supputations sur la mort présumée du chef de l’Etat. Elle prouve surtout sa capacité à diriger le Gabon. Pour certains en revanche, la vidéo ne rassure en rien. Il démontre inévitablement la nécessité d’une déclaration de vacance de pouvoir. Morceaux choisis de ces interventions.
Gabriel, Libreville
“Ce que les Gabonais attendaient, c’était la preuve de vie. Nous avons vu un président qui dit aux Gabonais qu’il avait eu des soucis de santé et qu’il reprend ses forces. Il ne tarderait pas à revenir au pays (…). Donc, la vacance de pouvoir telle qu’elle est évoquée par l’opposition n’a plus lieu d’être. Ceux qui appellent à la transition ont d’autres idées derrière la tête. Ils veulent les petits strapontins mais la preuve de vie du président est là (…).
L’opposition fait plus que de la mauvaise foi, elle qui a affirmé que le président était mort. On lui a coupé l’herbre sous les pieds, elle ne sait plus quoi dire. Elle a besoin d’autres propos pour tenir en haleine ses partisans. L’article 13 n’est pas la solution. Si c’est ce qu’elle souhaite, cela n’arrivera pas (…).”
David, Port-Gentil
“La vacance du pouvoir selon la Constitution est constatée à partir de quel moment ? Ça fait quand même plus de 70 jours qu’Ali Bongo est hors du territoire national. Or, aujourd’hui, il paraît plus qu’évident qu’Ali Bongo est dans l’incapacité totale de diriger le Gabon, mais le clan Bongo multiplie les stratégies pour pouvoir s’éterniser au pouvoir.
Nous sommes en face d’une énième et grossière manipulation. Je crois que cette vidéo n’a pas rassuré les Gabonais. Elle est fausse ! D’ailleurs avec n’importe quel logiciel on peut retoucher les images. Pour rassurer les Gabonais, il faut choisir l’option d’une délégation de médecins. Pourquoi le Cour constitutionnelle refuse cette option ? Ils ont des choses à cacher.
Nous savons que la vacance du pouvoir est la hantise du clan Bongo. Parce que avec le climat socio-économique délétère actuel, une éventuelle déclaration de pouvoir ferait en sorte qu’on puisse aller à une nouvelle élection et qu’ils seront écrasés dans les urnes (…). Ali Bongo doit laisser le pouvoir. Il est plus qu’évident, il ne peut plus diriger le Gabon.”
Moustapha, Port-Gentil
“Cette vidéo de 4 minutes n’a pas rassuré. Elle nous a montré quelqu’un de totalement affaibli et mourant. Les populations gabonaises veulent une évaluation de son état pour savoir s’il est apte à gouverner et défendre les intérêts du Gabon. Or, la vidéo n’a pas apporté cette assurance. La solution c’est l’envoi d’une délégation de médecins assermentés et des parlementaires à Rabat (…). À partir de là on saura le temps qu’il faut pour déclarer la vacance de pouvoir et tourner la page Ali Bongo.”
Sylvain, Port-Gentil
“La vidéo ne peut clore la polémique. Dans la mesure où à mon sens, elle ne nous donne pas des garanties dans sa capacité à continuer à exercer ses fonctions. Elle donne peut-être une preuve de vie mais à mon avis ça ne rassure en rien (…).
L’absence prolongée d’Ali Bongo renvoie une image négative pour les investisseurs. Parce que lorsque l’on ne connait pas son interlocuteur au sommet de l’Etat, cela freine beaucoup de personnes qui sont censées venir investir au Gabon. Et tout le monde est inquiet car les choses tournent au ralenti.”
Alain Pierre, Libreville
“Est-ce que dans chaque nation un président est obligé de faire un discours à la nation le 31 décembre ? Si oui, le président a bien fait de prononcer son discours. Mais la manière dont cela a été fait, sans ses capacités de bien s’exprimer, parler de son bilan, ses perspectives, sa vision laisse perplexe. La Cour constitutionnelle aurait mieux fait de trouver un moyen de donner la possibilité au Vice-président de faire le discours. Parce ce que le discours que nous avons suivi est un discours non habituel et non rassurant (…).
Ali Bongo a été élu sur la base d’un programme. Et à la fin de l’année, il doit nous faire le bilan de son programme et dresser les perspectives. Or, il n’y a rien de tout cela. Du coup, je constate que le président n’a plus de vision et perspectives. Donc il serait mieux de déclarer la vacance de pouvoir et aller aux élections simplement afin que le peuple gabonais retrouve la sérénité.”
Michelle, Libreville
Pour ma part, le président a accompli son devoir républicain, quand bien même il n’était pas tenu de faire ce discours (…). C’est un acte à saluer au-delà de tout ce qu’on peut dire (…) Il faut éviter d’instrumentaliser les cerveaux des Gabonais, il va bien il n’a plus de débat dessus (…).