Admis à faire valoir leurs droits à la retraite, neuf ambassadeurs ont été officiellement mis sur la touche en décembre 2018. Une décision qui s’accompagne cependant d’une inspection d’Etat des chancelleries concernées, provoquant la colère des diplomates retraités.
Annoncée lors du conseil des ministres du 30 août 2018, la mise à la retraite de neuf ambassadeurs a pris effet en décembre de la même année. Selon La Lettre du Continent du 2 janvier, la décision concerne les diplomates ayant atteint «la limite d’âge de 60 ans pour exercer».
La mesure concerne André William Anguilé (Afrique du Sud), Emily Kakala Ngoussi (Tunisie), Corentin Bernardin Mbourou Hervo Akendengue (Nigeria), Paul Patrick Biffot (Cameroun), Janvier Obiang Allogo (Guinée équatoriale), René Makongo (Congo), Désiré Koumba (Inde), Charles Essonghe (Italie) et Firmin Mboutsou (Vatican).
«Bien qu’annoncée en conseil des ministres le 30 août dernier, cette décision n’avait pas été associée à une date butoir. Le gouvernement avait même laissé entrevoir la possibilité, pour les ambassadeurs volontaires, de retarder leur départ. Certains espéraient donc poursuivre leur mission quelques mois encore», avance la lettre confidentielle.
Du coup, les ambassadeurs appelés à faire valoir leurs droits à la retraite auraient très peu apprécié le timing de la décision. D’autant que celle-ci a été doublée d’une inspection d’Etat. «A l’instar de ses collègues, André William Anguilé devait ainsi recevoir à Pretoria, du 26 au 30 décembre, plusieurs membres de l’Inspection générale des services du ministère des Affaires étrangères».
Ayant annoncé sa venue par une note comminatoire, en début décembre, la délégation avait pour objectif d’examiner la situation financière de la chancellerie, sa gestion, l’état des dettes mais aussi, évaluer les patrimoines mobilier et immobilier. «La situation du Gabon vient renforcer la colère des diplomates», affirme la lettre confidentielle.
Ce d’autant que les ambassadeurs sont contraints, depuis les soucis de santé d’Ali Bongo en octobre dernier, de régler les frais de fonctionnement de leur chancellerie à partir de leurs propres deniers. «Et sans aucune assurance d’obtenir un remboursement, compte tenu des finances à l’étiage à Libreville».