Annoncé sur les comptes officiels de la présidence de la République, le traditionnel discours à la nation du numéro un gabonais a bel et bien eu lieu ce 31 décembre 2018 à 20 heures. Absent depuis plus de deux mois pour des raisons liées à sa santé, c’est un Ali Bongo Ondimba convalescent, complètement méconnaissable et diminué qui est apparu à la télévision nationale dans une très courte vidéo pour adresser ses voeux aux Gabonais.
Énorme tollé sur la toile, quand beaucoup dénoncent un montage et l’ingérence du Maroc dans les affaires gabonaises, de nombreux observateurs ont estimé que le Chef de l’Etat ne devait pas être exposé de la sorte. Volonté de rassurer les populations ou erreur de communication, la présidence de la République s’est, selon certains « fourvoyée » en le jetant en pâture alors qu’il n’a pas achevé sa convalescence. Ali Bongo est apparu amorphe, le regard figé, le côté droit probablement paralysé et les Gabonais n’avaient certainement pas besoin d’être secoués ainsi quelques heures avant le nouvel an qui plus est.
Après la diffusion de ce discours qualifié de plus court des message de voeux à la nation de l’histoire du Gabon, de nombreux internautes se sont donnés à cœur joie dans la calomnie, la moquerie et l’invective en créant des challenges sur les réseaux sociaux. Cependant, nombreux sont quand même ceux qui se sont montrés touchés par son apparence physique. D’ailleurs, l’analyste économique Mays Mouissi a qualifié d’inadmissible la diffusion de cette vidéo. « On a pu voir dans ce discours combien ABO est diminué. Je ne comprends pas pourquoi son entourage persiste à l’exposer ainsi. Laissez le se reposer. Acceptez que quelqu’un d’autre assume la fonction pendant un moment. Ce discours n’était définitivement pas une bonne idée », a-t-il commenté.
Même son de cloche pour le médecin Ephrem Ekambou, fondateur de l’ONG les Chirurgiens de l’espoir. « (…) Personne n’est infaillible face à la maladie d’où qu’elle vienne, mais lorsqu’elle est là, nous devons surseoir nos égos et être là avec ceux qui ont besoin de nous (…)», a-t-il précisé. Le boxeur de la campagne présidentielle de 2016 a visiblement perdu son tonu, pourrait-on dire. Ali Bongo Ondimba a besoin de temps pour se remettre sur pied et ses collaborateurs devront le ménager.
D’ailleurs dans les quelques mots qu’il a pu prononcer, le n°1 gabonais reconnaît avoir « traversé une période difficile », qu’il a « surmontée grâce à Dieu ». Même s’il promet de revenir « très vite », parce que selon lui, il va mieux, sa troisième sortie médiatique n’a au regard des commentaires d’observateurs de la vie socio-politique gabonaise, pas réussi à dissiper tous les doutes sur son état de santé et sa capacité à continuer « à mettre toute son énergie et toutes ses forces au service de notre pays et à l’amélioration des conditions de vie au quotidien du peuple gabonais ».
Ce lundi 31 décembre 2018, de nombreux Gabonais attendaient le discours du chef de l’État pour différentes raisons. Hospitalisé à Ryad en Arabie Saoudite puis transféré à Rabat au Maroc pour poursuivre des soins ainsi que sa convalescence, Ali Bongo Ondimba semble se remettre peu à peu de son accident vasculaire cérébral (AVC).