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Indisponibilité d’Ali Bongo : 44 partis de l’opposition proposent une transition de 2 ans
Publié le mercredi 2 janvier 2019  |  Gabon Review
Richard
© Autre presse par DR
Richard Moulomba lisant la déclaration des 44 partis de l’opposition, à la Chambre de commerce de Libreville
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Réunis à la Chambre de commerce de Libreville, le 31 décembre 2018, plusieurs dizaines de partis de l’opposition gabonaise parmi lesquels l’Arena de Richard Moulomba, le Rapid de Théophile Makita Niembo, l’UPG de Mathieu Mboumba Nziengui, l’UPNR de Louis-Gaston Mayila, le Fer de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, ont examiné la situation sociopolitique du Gabon. Pour ce conglomérat de structures politiques déclarant avoir 44 membres, la situation déjà délétère du pays, marquée par une crise sociopolitique, s’est «aggravée par l’absence prolongée du Président de la République Ali Bongo Ondimba du territoire national». Malade, Ali Bongo n’est, pour ainsi dire, plus rentré au Gabon depuis son départ pour Ryad il y a un peu plus de deux mois, bien plus que le temps prévu pour la vacance du pouvoir au Gabon, quand bien même pour le pouvoir en place, la vacance n’est pas à l’ordre du jour.

«Les 44 partis politiques soulignent avec force et détail que cette absence temporaire n’est pas limitée dans le temps et donc juridiquement non encadrée. La vacance définitive quant à elle au terme de l’article 13 de la Constitution de notre pays dure entre 30 jours et 60 jours», a déclaré Richard Moulomba, lecteur de la déclaration au nom de 44 partis. Ali Bongo totalise déjà 69 jours loin de son fauteuil et pour les 44 partis, c’est trop. «L’intérim temporaire doit-il excéder la période prévue pour la vacance définitive ?», s’est interrogé Moulomba. Cette absence a pour lui et ses frères d’armes, entraîné «la révision de la Constitution aux forceps par la Cour constitutionnelle» qui elle, «a davantage accentué l’insécurité juridique de l’Etat et la crise de nos institutions».

Pour sortir de cette crise, les 44 partis recommandent la mise en place d’une assemblée constituante, la remise à plat des institutions constitutionnelles mais surtout «la mise en place d’une transition politique de deux ans». Pour eux, cette transition devrait avoir un président de transition et un gouvernement de transition qui assureront la régulation du système politique du pays. Mais rien n’indique que ces recommandations seront entendues. Si pour le pouvoir, la continuité de l’Etat est assurée, pour les partis de la majorité, «il faut laisser au chef de l’Etat le temps qu’il faudra pour se remettre de sa maladie». Mais les 44 partis ne partagent pas ces idées. À juste titre, ils disent se réserver «le droit de mener des actions multiformes pour revendiquer les conditions de redressement du pays» et s’opposer «à toute prise de pouvoir par la force qui pourrait entraîner le pays dans l’aventure».

Alors que la démission du Premier ministre Issoze Ngondet est attendue et que d’aucuns assurent qu’il la présentera à Ali Bongo à Rabat, à priori à l’ambassade du Gabon au Maroc, les 44 partis rappellent que «l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, ne reconnaît aux ambassades que les seules franchises diplomatiques. C’est-à-dire, l’inviolabilité des locaux et des biens». À cet effet, ils se demandent si les missions diplomatiques à l’étranger constituent les prolongements du territoire national. «Quel sera donc la valeur des textes juridiques pris et des actes posés en dehors de notre territoire national ?», se sont-ils interrogé. «Tout comme le peuple gabonais, les 44 partis politiques réunis à la Chambre de commerce restent fondamentalement attachés aux principes de respect de la souveraineté nationale tel que fixé par l’article 1er de la Constitution gabonaise», a déclaré Richard Moulomba.

Auteur : Alix-Ida Mussavu
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