En marge de l’atelier sur «Le système LMD dans l’enseignement supérieur gabonais : état des lieux et perspectives», dont les travaux se sont ouverts le 27 décembre à Libreville, Marc Ropivia s’est confié à Gabonreview sur les enjeux de cette rencontre. Le recteur de l’Université Omar Bongo (UOB) a également prôné une adaptation du système LMD aux réalités gabonaises, préférant l’adéquation formation-besoin au traditionnel formation-emploi.
Gabonreview : Quelle est la situation du système LMD au Gabon ?
Louis Marc Ropivia : Avant de construire un espace régional ou international d’enseignement supérieur, il est d’abord question de construire un espace national d’enseignement supérieur. Et le LMD nous permet de créer cette harmonie de notre système d’enseignement supérieur. Et nous sommes ici réunis dans le cadre du deuxième colloque sur le LMD afin d’examiner les expériences des uns et des autres ; à l’aune de l’évolution de ce système à l’intérieur de nos propres établissements et, en le confrontant également aux standards internationaux qui favorisent l’harmonisation. Comme vous le savez certainement, avec le LMD il y a une très grande mobilité internationale des étudiants. Et pour qu’il y ait mobilité, il faut s’accorder sur un certain nombre de choses. C’est la raison pour laquelle nous sommes en train de revisiter notre système LMD. Nous avons basculé dans ce système en 2007 et il y a eu un premier colloque. Nous sommes actuellement dans le deuxième colloque.
Que peut-on attendre de ce deuxième colloque sur le LMD ?
Nous devons attendre des choses importantes. Vous savez bien que les établissements ne sont pas encore au même niveau. Même ceux qui ont basculé en premier ont des choses à améliorer. Il y a des textes législatifs ou réglementaires qui ont été pris en ce qui concerne le LMD, qu’il convient de revisiter au vu de l’expérience pratique. Car il faut rappeler que la première fois que ce séminaire s’est tenu, en 2008, nous venions de basculer dans le système LMD. Nous étions encore dans une approche théorique. Et de 2008 à 2018, cela fait 10 ans de pratique au cours desquels le LMD s’est installé dans nos établissements, les pratiques pédagogiques, les mentalités… Et il convient de revoir tout ça pour voir ce qui ne va pas. Et à partir de là, nous allons procéder aux réajustements nécessaires.
Le LMD est-il le même partout ?
Il y a une différence et elle se fait entre deux types d’établissements d’enseignement supérieur. En général, les facultés des lettres et sciences humaines et sociales et les facultés des sciences fondamentales ont le leur. Par contre, les établissements universitaires à vocation professionnelle classique comme la médecine, la pharmacie ou les écoles d’ingénieur, ont également un autre modèle de LMD.
Comment améliorer le système LMD ?
Cette question est complexe car elle fait intervenir un certain nombre de paramètres. Justement, nous sommes réunis ici c’est pour trouver les moyens qui permettent d’améliorer le LMD dans son ensemble en République gabonaise ; pour que ce système soit bénéfique à l’ensemble des acteurs de la communauté universitaire. Par rapport aux étudiants notamment, c’est un système important parce qu’il permet de les accompagner. Il nous faut donc réviser l’ensemble de nos méthodes pédagogiques. En gros, il faut transformer nos mentalités pour les adapter au système LMD avec tout ce que cela implique comme réajustements par rapport aux standards internationaux. Naturellement, tout en gardant nos spécificités nationales car nous sommes au Gabon et, les universités sont créées pour résoudre les problèmes de nos sociétés. Dans la construction du LMD, il y a une grande part d’adaptation au système gabonais. Nous devons réfléchir sur la professionnalisation au niveau du Gabon et sur les débouchés. Et nous espérons que nous transformerons l’adéquation formation-emploi en adéquation formation-besoin de la société gabonaise.