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Activisme de Laccruche-Alihanga : Une bataille d’ego
Publié le vendredi 28 decembre 2018  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Activisme de Laccruche-Alihanga : Une bataille d’ego
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Distillées à longueur d’interviews à la commande, les certitudes du directeur de cabinet du président de la République ne laissent personne indifférent. Faut-il s’appuyer sur les relations familiales, au risque de tomber dans le mélange des genres ? Ne vaut-il pas mieux laisser au Premier ministre, au porte-parole du gouvernement ou à la présidente du Sénat le monopole de la parole publique ?

Depuis le déclenchement des ennuis de santé d’Ali Bongo, Brice Laccruche-Alihanga alimente la controverse. Les uns le présentent comme l’un des animateurs d’un fameux “triumvirat” censé expédier les affaires courantes (lire «Le regard de Bengono Nsi»). D’autres le décrivent comme un jeune loup à l’ambition dévorante. S’étant toujours illustré par un activisme débridé, le directeur de cabinet du président de la République s’efforce d’exister. À travers des articles de presse ou des interviews à la commande, il distille ses certitudes (lire «Chaque jour le président travaille»). Si une partie de l’opinion lui prête l’intention de devenir calife à la place du calife, une autre l’accuse de chercher à créer les conditions d’une dévolution monarchique du pouvoir. Dans tous les cas, il ne laisse personne indifférent.

Combinaison politicienne

Peu importent ses motivations, Brice Laccruche-Alihanga confond haute administration et politique. Il assimile les cabinets politiques aux institutions de la République. Se prévalant d’une proximité d’avec le président de la République, il en oublie une donnée essentielle : son patron n’est plus intervenu publiquement depuis un peu plus de deux mois. Du coup, ses confidences sont prises pour des lubies. Autrement dit, du fait des incertitudes sur la situation réelle de son mandant, son propos convainc peu. N’étant ni une garantie de transparence ni un gage de responsabilité, la proximité supposée ne saurait devenir un indicateur de sincérité. Bien au contraire. L’opacité savamment entretenue ne milite pas pour l’établissement d’un climat de confiance.

Distillées çà et là, les assurances sur le fonctionnement régulier de l’Etat rencontrent un écho peu favorable. Après deux mois de dissimulation, d’hésitations et de demi-vérités (lire «Le BDC contre la confiscation de l’information»), plus grand monde ne croit en la parole officielle. Acteur majeur, complice ou spectateur engagé ? Le directeur de cabinet d’Ali Bongo doit assumer sa part de responsabilité dans ce vaudeville. Surtout, depuis le 27 novembre dernier et le post de Sylvia Bongo, faisant état d’une convocation de certains membres du cabinet présidentiel à Rabat au Maroc (lire «Ali Bongo quitte Riyad»). Dans une affaire marquée par le primat du secret médical, cette annonce fut perçue comme une combinaison politicienne. De nombreux observateurs y virent un subterfuge visant à faciliter la sortie du territoire à Brice Laccruche-Alihanga, notamment. Malgré les faibles dénégations officieuses, ces soupçons demeurent. L’opinion peut-elle croire en la véracité de ses dires dans un tel contexte ? On peut en douter.

Respect de l’esprit de nos institutions

De toute évidence, Brice Laccruche-Alihanga surfe sur une légende : l’omnipotence du cabinet présidentiel. Malheureusement, en absence du président de la République, tout atteste de sa perte d’influence. Si personne ne saurait lui reprocher d’essayer d’exister, il paraît utile de lui rappeler l’esprit de nos institutions. Autrement dit, il est urgent de l’inviter à une meilleure prise en compte des dispositions constitutionnelles, notamment les articles 13 et 14. Plus précisément, il est nécessaire de l’appeler au respect des modalités de gestion de cette période particulière. Après tout, la vacance comme l’intérim sont clairement codifiés. Mieux, même si la suppléance n’est pas toujours bien définie, aucun texte ne mentionne le rôle du directeur de cabinet.

En s’exprimant hors de toute considération juridique ou institutionnelle, Brice Laccruche-Alihanga en rajoute à la cacophonie ambiante. En essayant à tout prix d’en imposer, il contribue à la transformation du jeu institutionnel en combat de coqs. En s’appuyant sur ses relations privées ou familiales, il entretient le mélange des genres. Au final, il se pose en acteur de la régression démocratique. Agit-il conformément à sa conception de l’Etat de droit ? Manifestement, il gagnerait à laisser au Premier ministre, au porte-parole du gouvernement ou à la présidente du Sénat le monopole de la parole publique. Et pour cause, de la place de choix subitement occupée par le vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga-Moussavou, il peut tirer un enseignement : face aux dispositions constitutionnelles, les batailles d’égo finissent toujours par montrer leurs limites…
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