Réagissant à l’indignation exprimée deux jours plus tôt par le Parti démocratique gabonais (PDG) après l’appel à la confrontation lancé par Jean Ping, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) s’est moquée, vendredi, d’«une sortie théâtrale» du parti au pouvoir, «qui frise le comique».
Dans une déclaration en réaction à l’appel à la confrontation lancé, le 15 décembre, par Jean Ping, le PDG a estimé que l’opposant avait franchi «la ligne rouge», et qu’il avait, par la même occasion, montré une fois de plus «son décalage voire sa totale rupture avec la démocratie». Le parti d’Ali Bongo n’avait pas caché son indignation, et avait condamné «des mots haineux, hostiles, malveillants et violents».
Ce vendredi 21 décembre, la CNR a tenu à lui dire tout le mal qu’elle pense de sa «sortie théâtrale qui frise le comique». Porte-parole adjoint de la Coalition, Armele Yembi, a par ailleurs jugé «inopportune et incendiaire» la communication du parti au pouvoir. Elle s’est étonnée «des propos condescendants et violents véhiculés par cette communication mensongère, notamment à l’endroit du président Jean Ping».
«Qui de Jean Ping ou du système Bongo-PDG a franchi la ligne rouge ? Ce parti feint d’oublier que cette ligne rouge a été tracée avec le sang des Gabonais, partisans du changement, qui a coulé abondamment depuis 1968, particulièrement pendant la fusillade meurtrière qui a été perpétrée avec une violence inouïe par les sbires du pouvoir au quartier général de Jean Ping et dans le reste du pays», a rétorqué la CNR.
Pour la CNR, plutôt que de réagir à l’appel de Jean Ping, le PDG aurait dû s’atteler à répondre à trois principales préoccupations exprimées par les Gabonais ces dernières semaines, notamment au sujet de l’absence prolongée du président de la République : «Ali Bongo Ondimba est-il toujours en vie après plus de deux mois d’invisibilité ? Quel est son état de santé réel, à savoir : est-il toujours apte mentalement, physiquement à gouverner le Gabon ? Où se terre-t-il actuellement ?»
Aussi, la Coalition estime-t-elle que «la diabolisation de Jean Ping par les PDGistes est une diversion de plus pour détourner l’attention du peuple gabonais sur les questions essentielles du respect de la vérité des urnes et le coup d’Etat militaro-électoral de 2016 perpétré par ce pouvoir aux abois à l’origine de la profonde crise actuelle qui paralyse le pays depuis deux ans déjà».