Libreville – La confédération syndicale Dynamique Unitaire (DU) maintient l’organisation de sa marche noire ce mardi à Libreville pour exiger l’annulation des mesures d’austérité et le respect de l’article 13 de la constitution, a appris Gabonactu.com
« Nous maintenons notre marche », a insisté le Secrétaire général de Dynamique unitaire, Louis Patrick Mombo joint au téléphone par un reporter de Gabonactu.com.
La marche partira du Rond-point de la démocratie à 9 heures. Elle s’ébranlera sur le boulevard Triomphal. Le point de chute n’a pas été annoncé. A noter que toutes les initiatives du genre ont été interdites par le ministère de l’Intérieur et étouffée par la police.
Dynamique unitaire tente de secouer le cocotier pour obtenir du gouvernement l’annulation des mesures d’austérité prises par le pouvoir en conseil des ministres le 21 juin dernier. Ces mesures, prises sous la pression du FMI, concerne la réduction des salaires des fonctionnaires payés à plus de 650 000 FCFA, le gèle des recrutements, des avancements et des reclassements. Le gèle des concours et l’augmentation de certaines taxes pour renflouer les caisses de l’Etat. Le gouvernement de son côté s’est également imposé une cure d’amaigrissement en supprimant plusieurs dépenses de luxe comme l’achat des véhicules de grand luxe, la réduction des effectifs dans les cabinets ministériels, la suppression des voyages en classe affaire…
Dynamique unitaire avait déjà saisie la Cour constitutionnelle pour obtenir l’annulation de ces mesures. Dans une décision du 11 décembre dernier, la Cour a décidé : « à l’exception de celle relative au paiement des salaires des agents du public par bon de caisse , les mesures arrêtées en conseil des ministres du 21 juin 2018 ne peuvent être traduites dans les faits que dans le strict respect des procédures prévues en la matière ».
Le bureau de DU dit ne pas comprendre avec précision la décision de la Cour constitutionnelle et attend que le gouvernement annonce publiquement que toutes ces mesures sont purement annulées sans conditions.
Par ailleurs, DU appelle aussi les fonctionnaires à se lever et marcher pour défendre leur constitution modifiée le 14 novembre dernier par la Cour constitutionnelle.
Le 14 novembre dernier, examinant une saisine du Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet sur une éventuelle vacance de pouvoir suite à l’hospitalisation du président gabonais Ali Bongo Ondimba en Arabie saoudite, la Cour avait estimé que l’article 13 de la constitution contenait une « lacune » sans la désigner. C’est ainsi que la haute juridiction a décidé d’ajouter un nouvel alinéa qui reconnait une « indisponibilité temporaire » du chef de l’Etat. Le nouvel alinéa a permis d’éviter une déclaration de la vacance du pouvoir au sommet de l’Etat gabonais. Cette modification a soulevé une vive polémique dans le pays. La Cour constitutionnelle est incompétente de modifier la constitution dont elle est la gardienne.