Alors que le démarrage du championnat national de D1 et D2 se fait toujours attendre, le ministre des Sports, Alain-Claude Bilié-By-Nzé, qui était face à la presse, le samedi 15 décembre dernier, a dressé un diagnostic sur la professionnalisation du football gabonais. Après près de sept mois passés à la tête de ce département, le lancement du professionnalisme reste un désastre sur tous les plans, sept ans après. Par ce diagnostic en phase avec la réalité, le patron du Sport reconnaît clairement l’échec de l’Etat sur la question.
L’échange avec le ministre d’Etat, en charge du Sport, Alain-Claude Bilié-By-Nzé, a donné l’occasion à ce dernier de faire un tour sur l’actualité sportive nationale notamment, sur le lancement du championnat national de D1 et D2 et la politique de la professionnalisation du football gabonais depuis 2012.
Reportée à plusieurs reprises, non pas pour des raisons de calendrier, mais plutôt pour des questions budgétaires, la reprise du National-Foot 1 et 2 ressemble désormais à une Arlésienne et préoccupe. Ainsi, Alain-Claude Bilié-By-Nzé a rappelé, au cours de cette entrevue avec la presse, que les consultations qu’il a entreprises avec le Fédération gabonais de football (Fégafoot) et le Ligue national de football professionnel (Linafp) dans ce sens : «Il faut que nous soyons très claires sur cette question, à la fin de ces échanges, la Linafp nous a proposé un calendrier avec une évaluation financière autour de quatre milliards sans tenir compte des arriérés qui sont au tour de 3 milliards. Ce qui fait un total de 7 milliards pour relancer le championnat pour qu’il aille à son terme», a souligné le ministre d’Etat.
Alors que le championnat se fait de plus en plus attendre, Alain-Claude Bilié-By-Nzé, a été honnête en confiant. «Je dispose aujourd’hui sur les lignes du ministère que d’une somme d’un milliard, je ne peux pas lancer un championnat qui vaut 4 milliard avec une telle somme. J’ai indiqué dès le départ, que si nous n’avons pas la ressource suffisante, nous ne lancerons pas le championnat», a-t-il déclaré. En de martelant : «Je vous le dis très clairement, quitte à ce qu’il est une saison blanche».
Pour l’orateur, il n’est pas question de lancer le championnat à crédit sachant bien qu’il pourrait s’arrêter au bout de deux ou trois journées. «En le faisant, nous serons encore moins crédibles. Donc, il faut que nous soyons cohérents avec nos engagements. Si on veut un championnat de qualité, on y met de la ressource et une ressource financière notamment, cela veut dire que nous devons procéder à une évaluation et à un audit très clair de ce qu’a été le résultat de la professionnalisation», estime M. Bilié-By-Nzé.
À en croire ce dernier, la professionnalisation du football gabonais reste un véritable échec en dépit des moyens colossaux injectés par l’Etat depuis 2012. «Après analyse et de mon point de vue, c’est une catastrophe, un désastre sur le plan financier. Car personne n’a pu évaluer comment les ressources de l’Etat ont été utilisées. C’est également un désastre sur le plan économique dans la mesure où le cahier de charges indiquait que les clubs monteraient en puissance dans la professionnalisation», regrette le patron des Sports.
Au regard des faits, le diagnostic du membre du gouvernement est accablant. «Depuis 2012 à nos jours, aucun club ne s’est professionnalisé et n’a d’activités suffisantes pour être autonome. Cette situation est aussi, un désastre sur le plan sportif, car malgré les milliards qui ont été mis, aucun club gabonais n’a fait mieux que l’AS Sogara en compétition africaine. Ce qui signifie que les ressources financières fournies par l’Etat n’ont pas été mises au bon endroit», a analysé froidement Alain-Claude Bilié-By-Nzé, rappelant que ce diagnostic accablant, mais objectif, a été fait lors des assises du Cap Estérias.
Le patron du Sport a reconnu l’échec du gouvernement sur la professionnalisation du football, et recommande de reprendre les choses à la base. «Nous n’aurons jamais des résultats dans le sport, sans formation», a conclu Alain-Claude Bilié-By-Nzé, qui n’a pas manqué de tordre le coup à ces personnes qui estiment que le séminaire du Cap Estérias est un échec.