près l’interruption de la grève de trois jours enclenchée par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de cette organisation, a livré, le 13 décembre 2018, un éclairage sur cette suspension, moins de 24 heures après le début du débrayage.
Gabonreview : Vous avez lancé une grève d’avertissement de trois jour, suspendue par la suite moins de 24 heures après. Qu’en est-il exactement ?
Sylvain Mayabi Binet : La grève de l’Onep qui a été déclenchée a été levée, parce que les travailleurs estiment, par la voix du bureau national de l’Onep et des représentants des travailleurs réunis au sein du Comité de crise, que l’objectif c’est la recherche des solutions. Le Premier ministre, à qui le préavis de grève avait été adressé, était dans nos murs à Port-Gentil. C’est un signal fort qui a été envoyé au chef du gouvernement pour lui dire de nous recevoir. Qu’on s’asseye et qu’on règle les problèmes.
Cet arrêt de la grève était un message pour dire au Premier ministre que la grève n’est pas un objectif pour l’Onep. Ce n’est pas un projet pour le travailleur du secteur pétrolier. La grève c’est un moyen d’interpellation du gouvernement. Elle a été programmée pour trois jours, nous sommes en droit de dire qu’un jour c’est suffisant pour attirer l’attention. Nous invitons monsieur le Premier ministre à se saisir de ce dossier très rapidement pour redonner de l’espoir à ces travailleurs qui croient en la loi de la République gabonaise et qui croient aux autorités de ce pays.
Admettons que le Premier ministre ne reçoit pas les membres de l’Onep. Qu’envisagerez-vous pour la suite ?
Une chose est certaine, c’est que le cahier de charges qui a été présenté au Premier ministre est constitué essentiellement des points de droit et des points fondamentaux qui régissent la relation sociale entre les travailleurs et les employeurs, les employeurs et le gouvernement. Tant que nous n’aurons pas de satisfaction sur ces points, le climat social dans le secteur pétrolier ne sera jamais apaisé. Nous serons donc conduits, par ce silence, à repartir dans une situation de grève. Et cette fois-ci, nous ne voulons pas que la paralysie soit plus grande que ça.
Combien de temps accordez-vous au chef du gouvernement ?
Nous voulons que par votre canal, le Premier ministre soit informé que cette levée de grève, à son premier jour, est un appel à sa haute attention afin qu’il reçoive l’Onep et les parties. Ou alors que sa première mission en arrivant à Libreville soit de convoquer l’Onep et les partenaires sociaux autour d’une table pour régler les points contenus dans ce cahier de charges.
Les point sont bien nombreux, priorisez-vous certains ?
La loi c’est la loi. Appliquer la loi ne fait pas l’objet d’une négociation. La priorité est que tout ce qui relève de la loi doit être appliqué. La loi doit s’appliquer, c’est tout !