Pour des raisons d’insécurité, le propriétaire des lieux prévus pour le grand meeting de Jean Ping le samedi 15 décembre, a annulé la réservation des opposants.
Prévu se tenir près du Rond-point de Nzeng-ayong dans le sixième arrondissement de Libreville, le meeting de Jean Ping aura finalement lieu à sa base située au quartier Charbonnages. Ce changement de dernière minute fait suite au courrier du propriétaire du complexe scolaire Fondation Bivegue Menie, adressé aux responsables de la Coalition pour la Nouvelle République. Le fondateur de la structure a annulé la réservation des opposants gabonais pour cause d’insécurité, a-t-il souligné dans sa lettre.
Depuis le début de cette semaine, sur les réseaux sociaux, des messages de boycott de ce meeting défilent. Des jeunes qui auraient reçu de l’argent pour lire des messages contre Jean Ping postent des vidéos pour décourager ceux qui veulent aller à ce meeting.
« Il faut enlever la peur aux Gabonais et les encourager à exercer librement leurs activités citoyennes et politiques en venant écouter le Président Jean Ping », dit une dame, visiblement admise à la cause de celui qu’elle considère comme le véritable élu de la présidentielle de 2016, « il faut aussi rappeler au gouvernement qu’il a intérêt à protéger les citoyens plutôt que de les intimider ou viser à les tuer », a-t-elle renchéri.
Ces dernières années, ni les opposants politiques, ni les acteurs de la société civile et les syndicalistes n’ont le droit de manifester dans les lieux publics au Gabon. A chaque tentative, des policiers empêchent les manifestations, pourtant pacifiques, avec beaucoup de violence.
En 2016, le QG de Jean Ping avait été victime d’une grave attaque des forces de l’ordre. Saisie, la Cour pénale internationale avait minimisé l’affaire, invitant la justice nationale à faire son travail.
Cependant, « la CPI pourrait s’auto-saisir en cas de nouvelle violation des droits de l’Homme et de nouvelles tueries au Gabon », avait avisé la présidente de la CPI, tout en renchérissant sa mise en garde : "Je tiens à insister sur le fait que cette conclusion ne saurait en aucun cas masquer la gravité des actes de violence et des violations des droits de l’homme qui semblent avoir été commis au Gabon lors de la crise post-électorale ni les conséquences qu’ils ont pu avoir sur les victimes".