Le phénomène des marchés anarchiques se pose avec acuité à Libreville et ses environs. Tant l’on observe des étales à même le sol, jouxtant les voies et autres investissements publics. Afin de comprendre les raisons de ce phénomène, la rédaction de l’Agence Gabonaise de presse s’est rapprochée des commerçants qui y exercent et des services compétents de la Mairie centrale, pour en savoir un peu plus sur la question.
La proximité, le manque de visibilité, les coûts estimés chers des boxes et différents étales sont, entre autres, les raisons évoquées par les commerçantes présentes dans ces marchés.
En effet, elles évoquent le fait que les marchés construits par la Mairie ne se situent pas à proximités des voies les plus fréquentées. Souvent les marchés, construits à l’intérieur des quartiers, selon elles, ne sont pas très visibles et fréquentés par les usagers.
Aussi, il ne leur est pas facile d’économiser les montants arrêtés par la Mairie afin de s’acquitter des droits d’occupation des espaces offerts pour la circonstance.
Pour le Directeur général des Affaires économiques, Bonaventure Nzigou Manfoumbi, «le phénomène des marchés anarchiques est un vrai casse-tête chinois. La municipalité de Libreville fait tout ce qui est de son possible pour faciliter à nos compatriotes ou à tous ceux qui veulent exercer dans le domaine du commerce, toute l’attention nécessaire», a-t-il déclaré. Avant de relever que la Mairie a mis à leur disposition un certain nombre de Marchés notamment ceux des Pk8 et d’Ambowe ainsi que d’autres aménagements ponctuels.
Pour M. Manfoumbi, l’idéal serait de construire des marchés afin de contenir l’ensemble des commerçants, bien que le problème lié à l’espace se pose tout de même. La Mairie est effectivement confrontée à l’absence d’espaces.
Il a tout de même évoqué l’incivisme de certaines populations en général et singulièrement celui des commerçants. Le DG des affaires économique a également expliqué le côté culturel du phénomène. Selon lui, les commerçants ont intégré le système de vente à la sauvette, la vente aux abords des voies publiques par exemple. Comme c’est le cas le plus souvent chez nos frères étrangers.
S’agissant des prix, ils sont de 96.000 le trimestre pour ce qui est de la location d’un box. Les étales sont de l’ordre de 10.000 au plus par mois.
En perspective, la Mairie entend se donner les moyens pour la construction des nouveaux marchés (Ambowe et Sibang). Il s’agit pour elle d’élargir cette préoccupation de l’heure, de combattre au mieux ce phénomène, avec les moyens de bord, de mettre en place une brigade volante, de revisiter l’arsenal juridique qui, pour le DG, devient obsolète. In fine d’envisager l’autorisation de créer les marchés privés dans des concessions privées, a-t-il déclaré.
Selon lui, des instructions ont été données par la mairesse de Libreville, Rose Christiane Ossouka Raponda, aux services compétents pour qu’une faveur particulière soit accordée aux nationaux afin de palier le problème d’occupation de marchés où, a-t-il précisé, la gratuité de l’eau et le courant est appliquée.