Le modèle de financement marocain de l’agriculture a récemment retenu l’attention des autorités gabonaises, car apprécié par les ‘’agripreneurs’’ gabonais lors de sa présentation à la séance plénière consacrée au financement de l’Agriculture africain.
Selon les données des banques à ce jour, seulement 6% des agriculteurs africains ont accès aux prêts bancaires. Un pourcentage qui semble insignifiant face aux défis qui se présentent aux agriculteurs africains, afin de réduire l’enveloppe affectée à l’importation des produits alimentaires.
Pour certains participants au forum, la question de l’acquisition du foncier est l’une des principales raisons d’inaccessibilité des agriculteurs aux crédits alors que le modèle marocain, pour remédier à cette problématique, s’est inspiré d’un modèle innovant, lequel a permis de financer la totalité de l’Agriculture.
«Nous avons créé une institution de méso-crédit qui finance des exploitations agricoles qui ne peuvent pas produire des titres fonciers. (…). Donc avec la micro finance, la méso-finance et des banques classiques, nous finançons la totalité des projets viables qui présentent une certaine rentabilité», a expliqué le directeur du Domaine vert du groupe Crédit agricole, Mustapha Chehhar. Ajoutant que «Cette approche de financement est basée sur l’approche filière globale, sur la confiance sur 5 ans, sur la convention tripartite avec les grands opérateurs économiques, qui collectent la production et qui nous virent les recettes des agriculteurs sur nos comptes, pour prélever au moins 20% en remboursement. Et tout cela sécurise ! En fait, on peut financer toute l’agriculture, même si elle est risquée, si on a des mécanismes et une approche qui ‘’dé risque’’ le financement, comme le disent les banquiers».
Au vu des opportunités que présentent ledit modèle, les autorités gabonaises envisagent élargir la connaissance sur le modèle marocain. «Nous en avons discuté avec le ministre gabonais de l’agriculture et il est très intéressé. On va avoir des échanges pour revenir au Gabon, afin de mieux expliquer ce modèle», a déclaré Mustapha Chehhar.
Il est à noter que c’est un modèle qui est déjà partagé dans plusieurs pays africains, anglophones et francophones et le groupe Crédit Agricole se dit être «prêt à le faire avec le Gabon». Même si certains agriculteurs pensent avoir plus besoin des services venant d’ailleurs que des financements, car disent-ils, «l’Agriculture apporte plus qu’elle ne reçoit de financement».
Durant les échanges en séance plénière, plusieurs propositions ont été faites afin de booster le secteur agricole. Il s’agit, entre autres, de la création d’une ou des zone (s) agricole (s), la défiscalisation de plusieurs produits agricoles, la mise en place d’un site de vente des produits des ‘’agripreneurs’’ gabonais.