Faisant suite à la sortie très remarquée du Vice-président de la République Pierre Claver Maganga Moussavou où il énonçait des suggestions quant au fonctionnement des institutions paralysées depuis les soucis de santé d’Ali Bongo Ondimba, le vice président de l’Union nationale François Ondo Edou a tenu à repondre méticuleusement au premier cité. Une leçon de diplomatie et d’histoire qui intervient au moment où l’incertitude demeure sur le retour ou non du Chef de l’Etat actuellement convalescent à Rabat au Maroc.
En effet, cette intervention du responsable de l’UN fait suite à la déclaration faite par le VPR, qui lors d’un déplacement à Franceville dans le Haut-Ogooué a, parlant de la future démission du gouvernement, estimé « qu’une ambassade c’est une partie du territoire d’un pays et lorsque le président de la République aura la possibilité de se déplacer c’est là-bas qu’il recevra la démission du premier ministre chef du gouvernement et c’est de là-bas qu’il signera les décrets ».
Une assertion battue en brèche par le vice Président de l’UN François Ondo Edou qui, s’appuyant sur la convention de Vienne de 1961 régissant les relations diplomatiques entre les Etats, indique que ce traité international ne reconnaît en aucun cas le principe d’extraterritorialité mais plutôt celui d’inviolabilité des représentations diplomatiques qui est garanti par l’article 22 de ladite convention. « les ambassades ne bénéficient pas de l’extraterritorialité mais de l’inviolabilité », a-t-il relevé citant le service documentation du Nouvel Observateur.
Abordant le parallèle fait par Pierre Claver Maganga Moussavou sur la situation du Gabon en 1967, Il a martelé que ces assertions n’étaient qu’une « grossière tentative de manipulation de l’opinion ». Pour preuve, il a indiqué que la loi Constitutionnelle l’article 9 de la n°1/61 du 21 février 1961 était claire: « En cas d’intérim ou d’empêchement temporaire, les fonctions de président de la République, à l’exclusion des pouvoirs prévus par les articles 16,17 et 19 sont provisoirement exercées par un vice président du gouvernement ».
« Malgré l’absence du président Léon Mba pour raisons médicales, la continuité du fonctionnement de l’État était assurée par Paul Marie Yembit et, un peu plus tard par Albert Bernard Bongo. Aujourd’hui, la donne a changé. Le vice président n’est plus, en quelque sorte, qu’un chargé de missions du président de la République qui supplée seulement le chef de l’État dans les fonctions que celui-ci lui délègue. C’est sans doute pour cela qu’on tente de triturer la Constitution actuelle qui prévoit pourtant toutes les situations possibles », a martelé le vice président de l’Union nationale.
Une réponse cinglante qui ne manquera pas d’interpeller celui qui martelait lors de son déplacement de Franceville que « s’il y a des gens dans cette République qui ne sont pas des menteurs, Maganga Moussavou en est un ». D’ailleurs pour de nombreux acteurs de la vie politique, cette passe d’arme avec l’opposition n’est pas loin de trouver son épilogue, au moment où des questions demeurent quant à la capacité physique et intellectuelle d’Ali Bongo d’assurer sa charge de président de la République.