Entre la confédération syndicale Dynamique unitaire qui appelle à une grève dès mardi prochain, et les travailleurs du secteur pétrolier qui prévoient leur grève le même jour, la semaine à venir porte les germes d’une ébullition sociale d’envergure. Mais encore faut-il que ces mots d’ordre soient suivis par les travailleurs. Ce qui n’est pas gagné.
S’achemine-t-on vers une semaine de fortes tensions sociales au Gabon? Bien malin qui répondra à cette question avec exactitude. Entre les appels à la grève-formels ou en perspective- lancés par des regroupements syndicaux de la place, et l’inobservance de plus en plus constatée de ces mots d’ordre, difficile en effet de prévoir la suite des événements.
Toujours est-il que la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU) a (encore) appelé les siens à une grève d’avertissement de trois jours, à compter de ce lundi 10 décembre 2018. Décision prise au sortir d’une assemblée générale tenue il y a dix jours.
A côté, il y a le secteur pétrolier qui semble vouloir se joindre à la danse. L’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) prévoit en effet de cesser toutes activités ce même lundi 10 décembre, au cas où leur préavis de grève, déposé sur le bureau du Premier ministre, n’avait pas de réponse positive. Hasard des calendriers ou stratégies accordées ? A chacun d’en tirer ses conclusions. Quoi qu’il en soit, ces actions conjuguées pourraient amener le pays à connaître une sorte de semaine noire, au regard du poids des deux regroupements professionnels.
Car si DU regroupe un fort contingent de syndicats des secteurs privé, public et parapublic, l’Onep intervient, elle, dans un secteur stratégique de l’économie du pays : le Pétrole. Reste à savoir si ces appels à la grève seront suivis. Car depuis quelques temps, et pour ne prendre que le seul cas de Dynamique unitaire, ces appels à la grève et/ou aux marches de protestation sont de moins en moins observés.
En termes de revendications, Dynamique unitaire réclame la démission de la Cour Constitutionnelle, le respect de l’article 13 de la Constitution qui traite de la vacance du pouvoir. Mais aussi, l’annulation des mesures dites d’austérité décidées par le gouvernement en mai dernier, la suppression des nouvelles taxes et impôts sur les factures d’électricité et d’eau, et la baisse du prix du gaz et du carburant.
A l’Onep par contre, l’on exige le respect par les employeurs de la réglementation en ce qui concerne l’emploi, le travail, la sécurité sociale, et la revendication syndicale au Gabon. Le bureau national de l’Onep a évoqué, entre autres préalables à toutes négociations, «la réintégration immédiate et sans conditions de l’ensemble des 6 travailleurs Gabonais licenciés illégalement par Total Gabon au sortir de la grève d’août dernier, avec paiement de leurs salaires dus».
Joint hier au téléphone, le secrétaire général de ce regroupement syndical, Sylvain Mayabi Binet, expliquait que les discussions étaient toujours au point mort avec le cabinet du Premier ministre.