Seize employés contractuels de l’Agence gabonaise de presse (AGP), dont le contrat arrive à terme le 31 décembre 2018, n’ont pas perçu leurs quatre derniers mois de salaire. Une situation qui couve un nouveau mouvement d’humeur.
Réunis en assemblée générale, le 7 décembre 2018, en présence de leur Administrateur directeur général (ADG) provisoire, Fidèle Bithégé, les agents contractuels en poste depuis le 1er janvier 2018, ont exprimé leur colère face au non-paiement de quatre mois de salaire. Selon le contrat à durée déterminée (CDD) qu’ils avaient signé pour s’engager, ils doivent arrêter le travail le 31 décembre prochain.
«On a une situation dramatique à l’AGP. Pas de salaires depuis 4 mois pour les contractuels en CDD. Nos contrats prennent fin le 30 décembre 2018. L’AGP a plus de 25 millions dans son compte, mais les responsables refusent de nous payer», a déclaré un journaliste de cette agence de presse nationale. «Nous avons eu AG hier (le 7 décembre 2018) avec l’Administrateur provisoire et le PCA. Nous avons demandé au moins deux mois de salaire dus, mais ils ont refusé», a-t-il ajouté, indiquant que les dirigeants de cette structure ont décidé de payer un mois. «Nous avons refusé parce que nos contrats s’achèvent le 30 décembre», a-t-il argumenté.
L’affaire aurait déjà été portée devant l’Inspection du travail, selon un autre agent. «L’administrateur a été convoqué le mercredi 5 décembre par l’inspecteur qui lui a demandé de payer au moins deux mois, mais il refuse toujours», a-t-il indiqué. Selon ce dernier, le dessein de l’administrateur provisoire est de «mettre le problème sur le dos de l’Etat comme ce fut le cas avec les 49 contractuels qui ont été licenciés abusivement en 2017. Puisqu’en décembre il ne pourra pas payer, il veut mettre les salaires dus dans la dette de l’Etat». «C’est du banditisme !», s’est-il indigné.
Selon les agents en fin de contrat, c’est sur la base de la rallonge budgétaire de 300 millions de francs CFA que l’AGP a reçu du ministère du Budget, en décembre 2017, que les 16 contractuels ont été recrutés en CDD en janvier 2018 pour 12 mois. Depuis septembre, ils ne sont plus payés. Ce qui, pour certains, suppose «une mauvaise gestion ou des détournements. Les 300 millions auraient permis de payer sans problème les agents pendant 12 mois».
Ils ont saisi un huissier de justice «qui va amener le problème devant le Tribunal du Travail afin de saisir les comptes de l’AGP pour que les salaires dus des contractuels soient payés avant la fin de leurs contrats».