Libreville – Convalescent à Rabat, au Maroc, depuis le 28 novembre dernier, Ali Bongo Ondimba a demandé à rencontrer trois haute personnalités de la République à savoir le vice-président Maganga Moussavou, le premier ministre Emmanuel Issozé-Ngondet et la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo. La présence de cette dernière dans la délégation du pouvoir exécutif n’est pas du goût de l’Union nationale qui s’étonne et dénonce une entorse au principe de la séparation des pouvoirs.
« L’Union Nationale s’étonne, pour le dénoncer, de la présence de la présidente de la Cour Constitutionnelle dans la délégation du pouvoir exécutif qui s’est rendue au chevet du président de la République à Rabat. C’est, pour ainsi dire, la preuve évidente de l’existence de collusions institutionnelles et d’un manquement grave au principe de séparation des pouvoirs », a indiqué François Ondo Edou, vice-président et porte-parole de l’Union nationale, dans un communiqué rendu public mercredi.
La gestion de la Cour constitutionnelle, surnommée « la Tour de Pise » [en raison de sa position penchée sur un côté], par Marie-Madeleine Mborantsuo, par ailleurs belle-mère d’Ali Bongo Ondimba déplait « sévèrement » à l’opposition gabonaise qui lui prête des intentions de favoritisme au profit du régime en place [PDG, 50 ans aux commandes].
La modification, dans la nuit du 15 au 16 novembre, de l’article 13 de la constitution Gabonaise à travers l’ajout d’un alinéa qui a permis à Pierre Claver Maganga Moussavou de présider un conseil des ministres le 17 novembre constitue le dernier fait qui a creusé le fossé du désamour entre l’ancienne miss Franceville et l’opposition.
L’acte que les opposants ont qualifié de « forfaiture de plus » pourrait être le déclic qui a réveillé un soupçon dans la présence d Mme Mborantsuo à Rabat aux côtés de Pierre-Claver Maganga Moussavou et Emmanuel Issozé-Ngondet.