La Banque africaine de développement (BAD), dans le cadre de son Initiative pour favoriser l'accès des femmes au financement en Afrique (dite AFAWA par acronyme anglais), s’est associée à Entreprenarium pour renforcer les capacités de 1 000 femmes entrepreneures sur le continent, d’après un communiqué dont l’AGP a reçu copie, ce vendredi 30 à Libreville.
Entreprenarium est la première fondation panafricaine qui investit du capital philanthropique dans la formation et le financement des femmes et jeunes entrepreneurs. A cet effet, elle conduira, au cours des quatre (04) prochains mois, des sessions de formations sur le développement d’entreprise et la gestion financière dans cinq pays, en Côte d’Ivoire (Abidjan) et au Gabon (Libreville) pour la première session, qui débutera le 10 décembre 2018, puis au Kenya (Nairobi), en Afrique du Sud (Johannesburg) et en Tunisie (Tunis).
Les projets d’entreprise les plus prometteurs pourront bénéficier d’un financement. Il s’agit aussi, dans le même temps, de renforcer le dialogue sur les réformes législatives, politiques et réglementaires nécessaires à même d’encourager l’entreprenariat féminin et l’autonomisation économique des femmes.
«Cette initiative répond parfaitement à l’approche holistique d’AFAWA pour soutenir l’entreprenariat des femmes. En outre, nous ne nous contentons pas de doter les femmes entrepreneures des connaissances et des compétences essentielles dont elles ont besoin pour dynamiser leurs entreprises, nous facilitons aussi leur accès au financement tout en établissant un dialogue avec les gouvernements afin de créer un environnement des affaires qui libère leur capacité entrepreneuriale», a déclaré Vanessa Moungar, directrice du Département genre, femmes et société civile de la BAD.
Le continent africain affiche le plus fort pourcentage au monde de femmes entrepreneures. Selon le rapport 2016-2017 du Global Entrepreneurship Monitor (GEM), le taux d’entreprenariat féminin en Afrique subsaharienne atteint 25,9% de la population féminine adulte. De plus, les femmes réinvestissent jusqu’à 90% de leurs revenus dans l’éducation, la santé et l’alimentation de leur famille et de leur communauté – contre 30 à 40% pour les hommes –, ce qui crée un impact plus important sur le développement économique et social du continent.
En dépit du dynamisme de l’entrepreneuriat féminin et du rôle crucial que jouent les femmes chefs d’entreprises dans l’essor économique de l’Afrique, elles restent confrontées à quantité d’obstacles et manquent souvent des compétences requises en matière de gestion d’entreprise pour accéder aux financements, que ce soit au stade de la création ou du développement de leurs activités. Alors que les PME africaines constituent la clé de voûte du développement inclusif sur le continent, les femmes demeurent les plus affectées par le déficit de financement, estimé à 42 milliards de dollars pour l’ensemble des chaînes de valeur, dont 15,6 milliards de dollars pour le seul secteur de l’agriculture.