Malgré un net recul des Investissements directs étrangers (IDE) de la France en Afrique centrale, les entreprises françaises consolident leurs positions dans la distribution, les activités financières et les TIC.
Selon la Direction générale du Trésor, en dehors du secteur extractif, les IDE français en Afrique centrale se concentrent majoritairement dans les secteurs du commerce avec 461 millions d’euros en 2017 ; de la banque et des assurances avec 422,3 millions d’euros, et de l’information et de la communication pour 259,7 millions d’euros.
L’institution financière française souligne également que les positions des entreprises françaises se sont nettement améliorées en 2017 (+15,3 %), mais plafonnent depuis le début des années 2010, oscillant entre 1,5 milliard d’euros et 21,5 milliards d’euros sans jamais parvenir à dépasser ce seuil de manière significative.
Sur cette période, le stock d’IDE français a surtout varié en fonction de l’évolution de l’activité des banques (Société générale, BPCE) et des compagnies d’assurance (AXA, Gras Savoye). Le secteur avait été marqué en 2011 par la vente par le Crédit Agricole, de ses parts (51 %) dans la banque SCB Cameroun au profit du groupe marocain, Attijariwafa Bank. Le groupe BPCE a également annoncé début 2018, son intention de se séparer de la BICEC, sa filiale camerounaise.
Pour autant, les IDE dans le secteur du commerce ont renoué avec la croissance en 2017 (+8,9 %) après quatre années de baisse quasi continue. On peut s’attendre à une poursuite de cette tendance à moyen terme compte tenu de l’offensive lancée par les groupes français sur le continent, et notamment du partenariat signé en 2013 entre les groupes CFAO et Carrefour dont le plan de développement, ambitionne de positionner la coentreprise dans huit pays d’Afrique dont le Cameroun, le Congo, le Gabon et la RDC. Rien qu’au Cameroun, CFAO/Carrefour devrait installer deux centres commerciaux et quatre supermarchés et compte investir 88 millions d’euros dans les années à venir.
Les investissements français dans le secteur de l’information et de la communication ont quasiment été multipliés par dix entre 2010 et 2017, passant de 27 millions à 260 millions d’euros. Bien implanté au Cameroun et en RDC, Orange a réalisé des investissements conséquents afin de développer les réseaux mobiles et Internet. En RDC, le groupe français s’était implanté en 2012 en rachetant les activités de Congo Chine Télécoms et avait consolidé sa position en 2016, grâce à l’acquisition de Tigo, filiale du groupe Millicom.
Les IDE dans les autres principaux secteurs sont tous orientés à la baisse. On observe notamment un repli de 27,3 % sur un an dans l’industrie manufacturière, probablement lié au projet de Total de se défaire de son parc de raffineries en Afrique centrale : en octobre 2016, le groupe avait vendu pour un franc symbolique, ses parts (44 %) dans la Société gabonaise de raffinage (SOGARA) et il projette de se désengager au Cameroun de la Société nationale de raffinage (SONARA) dont il détient 19,7 % des parts.