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Gabon : Jean Ping ne fait-il plus recette ?
Publié le mercredi 28 novembre 2018  |  Gabon Review
Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping
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Plus de trois semaines après son appel au rassemblement, seuls ses soutiens indéfectibles ont répondu favorablement. L’ancien candidat consensuel de l’opposition à la présidentielle d’août 2016 ne semble plus faire recette auprès de ses anciens alliés, alors que ces derniers jours, une partie de l’opposition est vent debout contre la violation de la Constitution, dont elle accuse Marie Madeleine Mborantsuo.

Certains y avaient cru, tandis que d’autres n’avaient pas caché leur scepticisme, au risque de se faire taxer d’antipatriotes. Pourtant, une vingtaine de jours après la dernière sortie de Jean Ping, l’on est tenté de donner raison aux seconds qui affichaient clairement leur doute quant à l’issue de l’appel à l’union lancé par l’ancien, candidat de l’opposition à la présidentielle d’août 2016.

Le 3 novembre, le premier responsable de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), qui se présentait alors comme «le président élu», avait en effet tendu la main aux «Gabonais de tous bords, majorité et oppositions, société civile, croyants et athées», pour l’aider dans son projet de «construction» du pays. Seulement, plus de trois semaines après son «discours à la Nation», il semble n’avoir réussi à convaincre que ses soutiens indéfectibles parmi lesquels quelques partis, le PGP, le RPR, l’UPL, le 7MP et le Parti souverainistes-écologistes ; ainsi que quelques personnalités, à l’instar de Jean Eyéghé Ndong.

En dehors de ces soutiens qui étaient d’ailleurs représentés lors de sa déclaration, tous les autres soutiens de 2016 n’ont pas encore rejoint Jean Ping. Beaucoup doutent d’ailleurs qu’ils finissent par répondre à l’appel. Il s’agit notamment d’Alexandre Barro Chambrier (RHM), Jean de Dieu Moukagni-Iwangou (US), Zacharie Myboto (UN), Guy Nzouba Ndama (LD) et Didjob Divungi Di Ndinge (Adere). Silencieux depuis l’invite du patron de la CNR, tous ces responsables politiques de l’opposition n’ont pas daigné y répondre.

Alors que l’on espérait qu’une union se fasse autour de la question de la «violation de la Constitution», dont certains d’entre eux accusent Marie Madeleine Mborantsuo, rien n’y a fait. Deux semaines après l’ajout abrupte, par la présidente de la Cour constitutionnelle, d’un alinéa dans la loi fondamentale, les quelques membres ayant condamné l’initiative préfèrent agir chacun de son côté. Jean Ping lui-même n’a pas encore réagi officiellement à cette question. Dans son entourage, l’on assure qu’«il a fait sa part» et que c’est aux autres de répondre. Ça risque de prendre du temps. D’autant que les revendications de ses soutiens -l’ouverture du contentieux issu de la dernière élection présidentielle et l’installation du «véritable vainqueur» au poste de président- sont loin de faire l’unanimité au sein de l’opposition, y compris pour l’aile la plus dure.

Plus de deux ans après la dernière présidentielle, certains leadeurs de l’opposition ne voient pas d’un bon œil qu’au moment où Jean Ping appelle à l’union, ses soutiens appellent à rouvrir un contentieux vidé par la Cour constitutionnelle. «Ça ne fait pas sérieux», juge un militant de l’Union nationale, parti membre de la CNR. Comme quoi, Jean Ping serait lui-même en train de parasiter son appel. Il risque donc de ne pas être entendu…surtout pas par la majorité.
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