Après la décision de la Cour constitutionnelle de modifier la loi fondamentale en y ajoutant un alinéa à l’article 13, les réactions au sein de l’opinion et de la classe politique ne cessent d’être enregistrées. C’est le cas de l’ancien sénateur Franck Rebela, qui dans les colonnes de l’hebdomadaire La Loupe a jugé que cette position de la haute juridiction s’apparente à « un coup d’Etat institutionnel » contre la Constitution gabonaise.
D’entrée de jeu le secrétaire général du Mouvement démocratique et populaire (MODEP) s’est voulu catégorique en déclarant que « la Cour constitutionnelle a non seulement violé la lettre et l’esprit de la constitution », mais aussi « perpétré un coup d’Etat institutionnel (ou constitutionnel) ». En effet, au mépris des dispositions légales, elle a s’est octroyé des prérogatives qui ne sont pas les siens.
Pour le leader de l’opposition, « elle a outrepassé ses prérogatives de régulateur, elle a interrompu le fonctionnement régulier des institutions en refusant de constater la vacance de la présidence de la République ». Il a relevé d’ailleurs que l’indisponibilité temporaire dont s’est prévalu la Cour était synonyme de vacance.
« En établissant par transfert de prérogatives au Vice président et au premier ministre en lieu et place du président, elle fournit, incidemment, la preuve que ce dernier n’est pas apte à remplir ses fonctions. Dans tous les cas, il devait à ce jour être remplacé par la présidente du Sénat », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, face à cette situation qui suscite de vives contestations et qui laisse présager une montée de tension au sein de l’opinion, l’ancien sénateur de la commune de Port-Gentil a indiqué que « la Cour doit s’attendre à ce que les Gabonais ne se laissent pas faire ». « Des compatriotes, comme moi, sont prêts à mourir pour défendre notre patrie et notre Constitution », a martelé Franck Rebela.