Alors que la direction générale et le Synaposte sont à couteaux tirés depuis de longs mois, empêchant le fonctionnement de certains services, Guy-Bertrand Mapangou a annoncé, mardi, que le gouvernement pourrait être contraint à suspendre la subvention de l’Etat pour mettre fin au conflit à La Poste SA.
«Ça devient lassant !» «C’est honteux ce qui se passe encore aujourd’hui à La Poste !» Comme à son habitude, Guy-Bertrand Mapangou n’a pas su caché sa colère. Cette fois, elle a éclaté lors de la «réunion d’information et de sensibilisation» qu’il a organisée à son cabinet, mardi 20 novembre, et à laquelle ont été conviés les représentants du Syndicat national de La Poste (Synaposte) et ceux de la direction générale de ladite structure. Il a enjoint les deux parties à mettre fin à leur conflit qui dure depuis plusieurs mois.
«La semaine qui vient, des mesures drastiques seront prises par le gouvernement si vous ne trouvez pas de solution à cette crise», a annoncé le ministre d’Etat à la Communication, qui a menacé d’une suspension de la subvention de l’Etat à l’endroit de La Poste SA. Ce dernier a dit ne pas comprendre que les deux parties ne soient pas parvenues à s’entendre, bien que s’étant engagées en février et en août derniers à trouver une issue à la crise qui perdure.
«Le gouvernement vous a fait confiance, a-t-il adressé de manière voilée au P-DG Michael Adandé. Vous avez peut-être atteint les limites des missions qui vous ont été confiées. Attention à ne pas vous faire disqualifier». A l’adresse des syndicalistes, Guy-Bertrand Mapangou a rappelé qu’ils étaient «une force de proposition et non des adversaires de la direction générale».
«Qu’est-ce qui vous empêche de trouver une solution pour sortir de cette situation qui, pour moi, est gênante ? J’ai l’impression que vous n’êtes pas de ce pays. Vous ne vous préoccupez pas de l’avenir de La Poste. Serait-ce devenu un problème d’égos, de personnes», s’est interrogé le ministre, en annonçant la date du lundi 26 novembre comme la date limite du dépôt d’un procès-verbal de réunion de sortie de crise. «Sinon, le gouvernement a des moyens de fermer définitivement La Poste», a-t-il menacé, tout en disant être convaincu de ce que le Synaposte et la direction générale de La Poste SA sont capables de trouver des solutions pour «sauver La Poste» et les emplois des Gabonais qui y exercent, certains depuis une vingtaine d’années.
Au terme de la réunion, les deux parties ont promis de se remettre sur la table de discussion «le plus rapidement possible», y compris pour aborder les questions liées à la difficulté de payer les salaires des agents à date et à la liquidation de PosteBank qui tarde à se matérialiser.