Ayant peu goûté leur traitement de l’actualité gabonaise, notamment celle en rapport avec le rendu de la dernière décision de la Cour constitutionnelle et celle liée à l’analyse des médias de la situation actuelle du Gabon, la HAC a suspendu d’activités le correspondant local de BBC Afrique et convoqué l’Agence France-presse (AFP) pour s’expliquer sur ses «commentaires» au sujet des récentes sanctions prononcées par le régulateur.
A la suite de la dénonciation faite, jeudi 15 novembre, par le porte-parole du gouvernement, l’ayant également exhorté à «veiller au respect des règles, normes et lois qui régissent la communication en République gabonaise», la Haute autorité de la communication (HAC) a décidé de suspendre pour un mois les activités du journaliste Charles Stéphane Mavoungou, correspondant au Gabon de BBC Afrique. Le régulateur n’a pas beaucoup apprécié qu’il ait laissé entendre que la Cour constitutionnelle avait permis à la présidente du Sénat d’assurer les affaires courantes en l’absence d’Ali Bongo, hospitalisé en Arabie Saoudite depuis le 24 octobre.
«Une telle information grave de conséquence ne saurait être prise pour une erreur, mais plutôt traductrice d’une volonté manifeste de désinformation, de nature à semer le trouble auprès de la population. Agissant ainsi, ce journaliste a manqué aux obligations de déontologie prescrites par les articles 41 et 44 du Code de la communication et le principe de l’honnêteté de l’information qui fonde le droit à l’information», justifie la HAC dans un communiqué.
Alors qu’il multiplie ces derniers jours des sanctions à l’endroit des médias et des journalistes, le régulateur s’en est également pris à l’Agence France-presse (AFP). Il a dit ne pas avoir bien compris le sens des «commentaires» faits récemment par l’agence sur ses «capacités et qualités à interpréter les dispositions du Code de la communication et de tous les textes y relatifs». Pour tenter de comprendre, la HAC a convoqué pour explication le correspondant de l’AFP. L’audition, qui est prévue mardi 20 novembre prochain, pourrait conduire à une mise en demeure au pire des cas.