Tout en dénonçant la dernière décision de la Cour constitutionnelle, l’Union nationale rend responsable le Premier ministre en raison de son «penchant à demander l’interprétation des dispositions pourtant claires et précises de la Constitution».
Critiquée par l’opinion et mal perçue par la société civile gabonaise, la décision n°219/CC ayant permis au vice-président de la République de convoquer puis de présider ce vendredi 16 novembre le Conseil des ministres pour répondre à l’indisponibilité temporaire d’Ali Bongo, «est une violation grave des principes et des règles juridiques en vigueur dans notre pays», estime l’UN. Pour cette faute, le parti de Zacharie Myboto tient pour premier responsable Emmanuel Issoze Ngondet.
Le parti de l’opposition, membre de la Coalition de la nouvelle République (CNR), «fustige le penchant du Premier ministre à demander l’interprétation des dispositions pourtant claires et précises de la Constitution». Pour l’UN, en saisissant récemment la Cour constitutionnelle aux fins d’interpréter les articles 13 et 16 de la Constitution, le chef du gouvernement a ainsi offert à la Cour «l’aubaine d’y répondre en triturant notre loi fondamentale». D’autant que, indique le parti, «ni l’article 13, ni l’article ni l’article 16 ne nécessitent une interprétation pour répondre aux préoccupations exprimées par la requête du premier ministre».
L’UN estime par ailleurs que «les faits énoncés par la saisine du Premier ministre commandent la déclaration de vacance de la présidence de la République puisqu’ils montrent que l’indisponibilité actuelle du président de la République affecte le déroulement normal du travail gouvernemental sans que l’on puisse présager de la durée des troubles de fonctionnement constatés».
Quitte à saisir une nouvelle la fois la Cour constitutionnelle pour l’interprétation de certains articles de la Constitution, à l’UN, certains pensent qu’Emmanuel Issoze Ngondet aurait mieux fait de demander que soit prononcée la vacance du pouvoir. «L’article 13 de la Constitution régit à la fois la vacance de la présidence de la République et l’empêchement définitif du président de la République», justifie l’UN, qui croit savoir qu’en décidant d’outrepasser ses compétences, «la Cour constitutionnelle joue la partition d’un maillon d’une scène dont l’écriture n’est pas achevée et qui malheureusement n’est pas à la faveur du peuple gabonais».
Pour tenter d’y faire barrage, l’UN appelle l’opposition et les Gabonais «à s’organiser pour préparer les événements futurs mais pas si lointains qui nous appellent à faire face à notre destin».