Accusée par l’opposition d’avoir profité de la saisine du Premier ministre pour modifier la Constitution, la présidente de la Cour constitutionnelle affirme ce vendredi ne l’avoir jamais fait. la décision n°219/CC serait «une solution provisoire».
Pour l’opposition gabonaise, il ne fait aucun doute que Marie Madeleine Mborantsuo a profité de la saisine du Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet pour modifier à sa guise la Constitution, alors qu’elle n’en a légalement pas le droit. Dans une déclaration faite hier à Libreville, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a d’ailleurs assimilé la décision de la présidente de la Cour constitutionnelle de permettre au vice-président de la République de convoquer et de présider le Conseil des ministres comme un «coup d’Etat constitutionnel». Elle s’en est vivement défendue ce vendredi 16 novembre sur Radio France internationale (RFI) et VOA Afrique.
«La décision ne modifie pas la Constitution, a-t-elle affirmé. La décision qui a été prise sur le fondement de l’article 83 et 88 de la Constitution permet de trouver une solution provisoire à une question qui n’a pas été traitée par la Constitution. C’est donc sur la base de cette saisine que la Cour constitutionnelle a statué.»
Rejetant les accusations de l’opposition et de la société civile gabonaise, Marie Madeleine Mborantsuo a assuré qu’elle ne s’est rendue coupable ni de violation ni d’un «coup d’Etat», d’autant plus, a-t-elle justifié, que «ce ne sont pas des dispositions définitives». «Nous ne sommes pas dans le cadre de la vacance de la présidence de la République ou de l’empêchement définitif», a-t-elle indiqué.
Tout en martelant que la décision du 14 novembre règle «une solution provisoire», la présidente de la Cour constitutionnelle n’a pas moins prévenu qu’au moment d’une éventuelle révision de la Constitution, «dans quelques mois ou quelques années», la question de la durée prolongée du chef de l’Etat en exercice et celle de la possibilité du VPR de se substituer à lui pourrait faire l’objet d’«une décision définitive» prise par le constituant.