Réagissant aux flots d’informations qui circulent désormais sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba et plus récemment sur la décision de la Cour constitutionnelle d’autoriser au Vice-président de la République Pierre Claver Maganga Moussavou, le gouvernement a laissé entrevoir sa volonté de museler les acteurs à l’origine de la diffusion des informations sur la situation politique que traverse actuellement le pays. Il a interpellé les différents acteurs sur la nécessité de ne pas reprendre des éléments susceptibles de remettre en cause « la cohésion nationale et la paix ».
Dans sa communication signée de son porte-parole Guy Bertrand Mapangou, le gouvernement s’est insurgé contre « l’amateurisme avec lequel certains médias africains et occidentaux traitent les informations qui concernent le Gabon ». Prenant le cas récent de la BBC qui annonçait par erreur la prestation de serment par la présidente du Sénat, le gouvernement a estimé que ces informations manquaient d’éthique professionnelle et que celles-ci n’avaient d’autre objectif que de « semer le trouble, la confusion et le désordre en République gabonaise ».
Dans la même lancée, Guy Bertrand Mapangou s’est montré quelque peu menaçant à l’égard des fournisseurs d’accès internet et les internautes, les appelant à « plus de responsabilité dans la gestion et la diffusion des informations relevant de la souveraineté du Gabon ».
Le Gouvernement a d’ailleurs invité le régulateur à veiller au respect des règles, des normes et lois qui régissent la communication en République Gabonaise, donnant dès lors l’impression qu’une épée de Damoclès pesait désormais sur les fournisseurs d’accès internet et les internautes gabonais.