Selon plusieurs analystes financiers, l’incertitude autour de l’état de santé d’Ali Bongo ainsi que les répercussions institutionnelles qui en découlent, feraient actuellement vaciller le cours des obligations du Gabon sur le marché londonien. Ainsi, face au risque que représente cette situation, les investisseurs auraient augmenté leurs primes de risques, ce qui aurait eu comme conséquence d’augmenter les taux de rendement des eurobonds gabonais.
Voilà qui ne devrait pas forcément arranger la situation économique, d’un pays devant faire face à la plus grave crise économique de son histoire. Suite à l’hospitalisation du chef de l’Etat Ali Bongo, et à la confusion qui règne dans les plus hautes sphères du pouvoir, les investisseurs étrangers seraient de moins en moins enclins à soutenir les euro-obligations gabonaises.
En effet, selon l’analyste économique Mays Mouissi, « l’augmentation du risque sur les dettes obligataires du Gabon, qui était déjà perceptible en raison de la récurrence des problèmes de liquidité du pays, s’est considérablement accrue depuis l’annonce des problèmes de santé dont est victime Ali Bongo ». Ainsi, face à cette situation, la dette obligataire émise par le Gabon, s’échange sur les marchés très largement en dessous de sa valeur d’émission.
Pour l’analyste financier Ryan Cummings, cité par Direct infos Gabon « s’il y a une déclaration de vacance de poste à la présidence et qu’une procédure constitutionnelle régulière n’est pas suivie, cela pourrait déclencher des troubles généralisés ». En d’autres termes, le risque politique serait la principale raison de cette baisse de la valeur des euro-obligations du Gabon. De plus, l’agence Bloomberg a annoncé que les euro-obligations du Gabon sont les moins performantes en Afrique en ce mois de novembre.
Si les autorités et notamment la Direction Générale de la Dette, soutiennent que « la baisse du prix du baril depuis deux semaines » serait à l’origine de cette chute de la valeur des euro-obligations gabonaises, la situation juridico-institutionnelle du pays ne peut être éludée en tant que facteur clé. Quoi qu’il en soit, la baisse de la valeur de ces euro-obligations, est loin d’être de bonne augure pour la suite.