Après la décision de la Cour constitutionnelle d’autoriser le Vice-président de la République à présider un Conseil des ministres pour faire face à l’indisponibilité du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, les réactions ne cessent de fuser au sein de l’opinion. Ainsi, dans une déclaration rendue publique par son secrétaire général, le Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), a condamné la position adoptée par la Cour constitutionnelle et à se prononcer, le cas échéant, sur la vacance du pouvoir.
C’est par la voix de son secrétaire général Faustin Laurent Bilie Bi Essone que le RHM a tenu à réagir à la décision n°219/CC de la Cour constitutionnelle datée du 14 novembre 2018, autorisant le Vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, à présider un Conseil des ministres. Ainsi, le parti d’opposition s’est insurgé contre l’ajout d’un alinéa dans l’article 13 de la Constitution, qui introduit la notion « d’indisponibilité temporaire ».
Dans son allocution, il a déclaré que cette modification de la Constitution n’a pour unique objectif que d’esquiver la proclamation de la vacance du pouvoir, alors que le Président de la République Ali Bongo Ondimba est absent du pays depuis plus de trois semaines, et qu’il n’y a aucune certitude sur son état de santé.
En effet, si le porte-parole de la République, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, a affirmé dimanche 11 novembre que le chef de l’État amorçait une « phase de récupération physique très encourageante » et « continuait d’exercer ses fonctions », Ali Bongo n’a pourtant pas été en mesure d’habiliter le Vice-président de la République à présider le prochain Conseil des ministres, d’où la requête du Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet auprès de la Cour constitutionnelle. Pour Faustin Laurent Bilie Bi Essone, il s’agit là d’une preuve que le Président de la République est dans l’incapacité d’assumer ses fonctions, et que l’on peut donc évoquer une possibilité de vacance du pouvoir.
« Nul n’ignore que le problème posé aujourd’hui au Gabon est la vacance du pouvoir au sommet de l’État, vacance confirmée du reste, par le Premier Ministre qui, dans sa requête, évoque aussi bien l’indisponibilité temporaire du Président de la République, que le problème du fonctionnement régulier du gouvernement », a-t-il déclaré.
Le Rassemblement Héritage et Modernité a invité de ce fait la Cour constitutionnelle à respecter la Constitution, qui dispose en son article 13 qu’en cas de vacance, l’intérim est assuré par le Président du Sénat. Le parti d’opposition a en outre exigé la publication intégrale et régulière du bulletin de santé du Président Ali Bongo Ondimba, et « appelé le peuple gabonais à la vigilance afin de défendre et préserver farouchement sa souveraineté ».