Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé le 14 novembre, la suspension du Journal L’Aube et de son rédacteur en chef par la Haute autorité de la communication (HAC) du Gabon.
Reporters sans frontières (RSF) s’insurge contre les nouvelles sanctions de la Haute autorité de la communication(HAC). Le 9 novembre, l’autorité de régulation des médias a sanctionné le journal L’Aube et son rédacteur en chef pour un article relatif à l’état de santé d’Ali Bongo : «Le Gabon en (très dangereux) pilotage automatique». L’Aube s’interrogeait notamment sur l’absence du déclenchement de l’article 13 de la Constitution gabonaise qui prévoit les modalités d’application de la vacance du pouvoir.
Si le journal a été suspendu pour trois mois et, cas ubuesque, son rédacteur en chef a écopé de six mois de suspension, alors «qu’aucun texte de loi ne donne autorité à l’organe de régulation des médias du Gabon pour suspendre un journaliste», dénonce RFS. Ces sanctions sont considérées comme la «dernière illustration de la dégradation de la liberté de la presse observée dans ce pays».
C’est une «inquiétante érosion de la liberté de la presse» alerte cette organisation non gouvernementale de défense de libertés de la presse. «Nous appelons à la levée immédiate de ces nouvelles suspensions contre un journal et son rédacteur en chef, dernier acte d’une inquiétante érosion de la liberté de la presse observée ces dernier mois au Gabon», a déclaré le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger.
RSF observe que «depuis le mois de juin, l’entrée en fonction de la HAC s’est traduite par une multiplication des suspensions, notamment des médias qui critiquent le pouvoir, le président ou son entourage. Cette politique nuit non seulement à la liberté d’information mais également à l’image du Gabon». Le Gabon occupe la 108e place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par RSF.