Dans une récente correspondance adressée au ministre de l’Education nationale, la Convention nationale du secteur éducation (Conasysed) a prévenu Francis Nkéa qu’elle portera plainte aux chefs d’établissements qui contraignent les enseignants au pointage.
Définitivement opposé à la rémunération des enseignants par pointage, la Convention nationale du secteur éducation (Conasysed) l’a une nouvelle fait savoir. Dans une récente correspondance, le délégué général de la coalition syndicale a prévenu le ministre de l’Education nationale de l’intention de la Conasysed d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des chefs d’établissement qui menacent les enseignants qui refusent de se soumettre au pointage.
«La Conasysed se réserve le droit de saisir les juridictions compétentes pour mettre fin aux menaces et intimidations de la part des chefs d’établissement et autres responsables, à l’encontre des enseignants qui refusent de se soumettre au pointage illégal», a prévenu Simon Ndong Edzo. Etendu aux enseignants août dernier, sur décision du ministre de la Fonction publique, le système de pointage des fonctionnaires n’a visiblement pas été digéré par la Conasysed. D’autant qu’elle ne repose sur aucune base légale.
«Pointer, c’est marquer les personnes présentes ou absentes sur une liste, c’est contrôler les heures d’entrée et de sortie des ouvriers, des employés. Or, il n’existe à ce jour aucune loi qui contraint les agents publics au pointage», a affirmé Simon Ndong Edzo.
Selon lui, en effet, ni l’article 11 de la loi8/91 du 26 septembre 1991 ni l’article 78 de la loi 1/2005 du 04 Février 2005 portant statut général de la Fonction publique, ne font allusion au pointage. «Aucun système de rémunération d’après le mérite ne devrait être instauré ni appliqué sans l’avis préalable et le consentement des organisations d’enseignants intéressés, conformément à l’esprit de l’article 124 de la Recommandation OIT/Unesco de 1966, qui interdit tout système de rémunération au mérite concernant le personnel enseignant», a appuyé le responsable de la Conasysed.
Ce dernier n’a pas manqué d’appeler l’attention de la tutelle sur les gaps du système de pointage des enseignants. «La notion des heures supplémentaires n’existe pas dans la Fonction publique. Les salaires journaliers et horaires d’un agent public ne sont pas connus. Dans les établissements scolaires, les enseignants tiennent des documents obligatoires parmi lesquels, le cahier de texte, le cahier journal… qui attestent de la présence ou non d’un enseignant à son poste de travail», a indiqué Simon Ndong Edzo.
Tout comme il a soulevé certaines questions. «Pourquoi demander aux enseignants de pointer ? Ce pointage prendra-t-il en compte le travail de l’enseignant qui commence et se poursuit à la maison par la préparation des cours et la correction des copies, le temps consacré par l’enseignant au double flux, le surplus d’élèves au-delà des 35 élèves recommandés aux états généraux de 2010 ?», a-t-il interrogé.
Autant de questions auxquelles Francis Nkéa serait bien inspiré de répondre, pour convaincre la Conasysed sur la nécessité d’étendre le système de pointage aux enseignants.