Il ne se passe plus un jour sans que la SEEG ne soit saisie des cas d’irrégularités dans la facturation de sa fourniture en eau. Sur la table du chef de facturation justement, s’entasse toute une foule de réclamations venant des clients abusés. Un client peut avoir une moyenne de consommation estimée à 50 000FCFA/mois et se retrouver, comme par extraordinaire, avec une facture astronomique de l’ordre de plusieurs millions en un mois seulement de consommation. Et des cas du genre sont légion.
A l’origine de cette facturation hallucinante, selon des sources proches du dossier, se trouve un nouveau logiciel de facturation, commandé en Afrique du sud pour un coût total d’environ 200 milliards FCFA. Le logiciel, avant sa mise en service sur toute l’étendue du territoire national, avait été testé pendant un an, avec des fortunes diverses, dans la province du Woleu-Ntem. Ceux qui sont commis à la tâche de ce nouveau joujou informatique, n’ont pas suffisamment été formés, d’où la non maîtrise de cet outil qui bug face aux opérations complexes de facturation. Acculé par les clients qui ne comprennent pas le bien fondé de cette surfacturation, le service client, souvent, botte en touche ou surfe sur la parade habituelle, la même rengaine qui accuse « des fuites d’eau du fait d’une tuyauterie pas du tout aux normes », faute d’une réponse rationnelle de la part d’une hiérarchie irresponsable qui se contente d’engranger de grosses marges bénéficiaires au détriment de sa clientèle.
La défaillance de ce logiciel à l’origine des dysfonctionnements n’est un secret pour personne au sein du service clientèle. Mais personne n’ose dénoncer la situation face à des patrons véreux qui, comme tous ceux de cette race, se fichent des jérémiades des clients qu’ils tiennent en captivité du fait d’un monopole passé avec l’Etat gabonais. Une question s’impose : faut-il revenir à l’ancien logiciel de facturation ou, faut-il fermer les yeux quitte à continuer d’abuser les clients ? A ce qu’il semble, la SEEG a choisi la deuxième option. Des grincements des dents chez les clients qui n’en peuvent plus, s’expliquent ainsi. L’absence de maîtrise du nouveau logiciel comporte d’autres désagréments. Des milliers de compteurs d’eau deviennent ‘’invisibles’’ du fait de ce logiciel qui bug à chaque fois que leurs données sont introduites. Lorsque des relevés de terrain sont introduits, il les rejette systématiquement, donc impossible d’établir une facture. Les consommateurs, par conséquent, n’ont pas leurs factures de consommations à échéance.
Une situation qui inquiète de nombreux clients qui redoutent que la SEEG, qui est à pied d’œuvre pour trouver une solution au problème, leur brandissent un forfait hors normes. Il est vrai qu’à l’époque des colons de Véolia que l’on a chassés via des méthodes cavalières, outre les coupures de courant endémiques, le service client était moins médiocre. Mais depuis que les « nègres » ont pris les commandes, ont avait pourtant cru à une petite révolution qualitative au niveau des services, mais ce n’est malheureusement pas le cas. D’une nullité déconcertante, le service laisse à désirer. Malgré les avis du service client qui tire la sonnette d’alarme sur les désagréments causés aux clients, la direction générale reste sourde aux appels. Le nouveau patron de la SEEG qui connait très bien cette maison pour y avoir longtemps servi, va certainement faire le miracle tant attendu : l’amélioration de l’offre de services. Et on l’espère bien…
L’Etat, autre arnaqueur ?
La SEEG n’est pas seule à spolier ses clients, l’Etat gabonais fait partie des prédateurs invétérés qui plombent les chances des Gabonais à sortir de la précarité. L’Etat gabonais qui fait face à une tension de trésorerie faute de recettes budgétaires suffisantes, est obligé de multiplier des taxes sur consommation. Une nouvelle taxe vient d’être instaurée : celle concernant la ‘’contribution pour les ordures ménagères qui est fixée à 7% en plus de la taxe sur la valeur ajoutée (10%), et la ‘’contribution spéciale de solidarité (1%)’’, ce qui fait un décompte de 18% des prélèvements opérés par l’Etat gabonais sur les consommations d’électricité.