Echaudée par les dernières sentences de la Haute autorité de la communication (Hac) à l’encontre de l’hebdomaire L’Aube, l’Organisation patronale des médias (Opam) a haussé le ton, le 13 novembre à Libreville. Elle a notamment demandé la levée des sanctions infligées à ce titre et à son rédacteur en chef.
L’Organisation patronale des médias (Opam) a donné de la voix le 13 novembre à Libreville, où elle a marqué son indignation face aux dernières sanctions de la Haute autorité de la communication (Hac). Il s’agit notamment de l’hebdomadaire L’Aube, qui a écopé d’une interdiction de paraître d’une durée de trois mois ; tandis que le rédacteur en chef de ce journal, Orca Boudiandza, s’est vu infliger une interdiction d’exercer de six mois.
«L’autorité de régulation, en moins de six mois d’existence, s’est montrée extrêmement répressive vis-à-vis de la presse libre, en ayant la main lourde sur les journaux Echos du Nord qui a déjà écopé de deux sanctions d’un mois chacune ; La Loupe deux sanctions d’un mois chacune ; et, L’Aube qui vient de passer à la trappe, avec une suspension de trois mois», a déploré le président de l’Opam. «Des sanctions étendues à la presse étrangère à l’image de France 2 qui a écopé de trois mois de suspension au Gabon, et six mois pour Vision 4 et Sat Com», a poursuivi Guy Pierre Bitéghé.
Exhortant de nouveau le président de la Hac et son équipe à ne «pas verser systématiquement dans la répression aveugle pour ordonner un secteur sensible», mais qui a plutôt besoin d’«être accompagné au lieu d’être martyrisé ou terrorisé», les membres de l’Opam ont demandé la levée de suspension des sanctions infligées à L’Aube et à son rédacteur en chef.
«L’Opam a montré toute la bonne volonté de travailler avec la Hac dans un climat de confiance mutuelle et de compréhension, et a même contribué à sa mise en place, ceci au nom de l’intérêt de la liberté de la presse et de la réputation du Gabon. Nous constatons que la Hac, plutôt que de répondre à cet esprit d’ouverture s’enferre dans la voie de la censure pour la censure. L’Opam se réserve le droit d’entreprendre des actions allant dans le sens de la préservation de l’état de droit et de la liberté de la presse», a indiqué Guy Pierre Bitéghé.
Et ce dernier de soutenir que son organisation ne courbera pas l’échine face à cette «manifestation de l’arbitraire et de la destruction d’un pôle qui assure la vitalité d’une démocratie vacillante certes, mais à préserver à tous les prix : la liberté de la presse. Celle de dire sans peur. Tout comme elle ne saurait rester insensible devant cette nouvelle censure d’un organe de presse».
L’Opam a par ailleurs interpellé la Hac sur les risques de cette répression tout azimut de certains titres de presse. «La peur de la sanction pouvant pousser les acteurs du secteur à l’autocensure et par conséquent à produire un produit indigeste pour les lecteurs. Nous ne l’accepterons pas», a insisté Guy Pierre Bitéghé, interpellant les organisations de protection des journalistes sur la «dérive autoritaire» et la «subjectivité» qui «tendent à devenir la norme au sein de la Hac».