24 heures avant l’ouverture du Forum sur la Paix à Paris, Laurence Ndong a déploré la présence à cette grand-messe de certains «dictateurs» africains. «L’on devrait s’indigner du massacre des Africains par leurs dirigeants dictateurs qui sont accueillis aujourd’hui», a-t-elle regretté.
Ne manquant aucune occasion d’attirer les regards sur la situation de leur pays, les Gabonais de la Résistance sont sur le front à Paris, à l’occasion du Forum sur la Paix ouvert le 11 novembre. 24 heures avant le début de cet évènement, des Gabonais de France ont pesté contre la présence de certains dirigeants africains à cet événement.
«C’est une manifestation pour dire non à la présence de dictateurs au Forum sur la Paix», a déclaré Laurence Ndong au micro de RFI. Plus de 70 chefs d’État et de gouvernement prennent part à cette rencontre, dont l’ouverture a été marquée par la commémoration du centenaire de l’Armistice de la 1re guerre mondiale.
«Nous ne sommes pas contre la célébration du centenaire de l’Armistice de la 1re guerre mondiale. Au contraire, ces célébrations sont là pour rappeler l’horreur de la guerre et surtout pour dire plus jamais ça. Sauf que nous estimons que ceux qui tiennent en otage les populations, qui s’imposent au pouvoir depuis des années, qui volent les élections, qui emprisonnent des politiciens… n’ont pas leur place au Forum sur la Paix», a martelé Laurence Ndong.
Elle a notamment cité les présidents camerounais, tchadien et gabonais (absent pour raisons de santé). «Ces dirigeants sont des terroristes d’Etat et veulent se donner une bonne image à l’extérieur», a insisté l’activiste, tout en regrettant le fait qu’Emmanuel Macron, en invitant ces dirigeants à un tel événement, «leur donne une certaine légitimité, les fait passer pour des gens biens».
Une véritable déception pour Laurence Ndong, pour qui la rencontre de Paris perd tout son sens avec la présence de ces «dictateurs» africains. «Cette rencontre célèbre l’armistice avec des personnes qui en réalité sont des artisans de la guerre et du malheur. Et puis la paix, ce n’est pas seulement l’absence de conflits armés. Il n’y en a peut-être pas au Gabon, mais les populations ne sont pas en paix parce qu’elles sont dirigées par des hommes qui les privent de leurs libertés, qui pillent leurs ressources, qui emprisonnent les opposants…», a-t-elle conclu.