Les habitants des PK ont été agréablement surpris, le lundi 15 octobre en soirée. Et pour cause : un bon tronçon de la route nationale 1 (RN1) est désormais éclairé. Ayant profité, durant plusieurs années de la pénombre, les braqueurs et autres petits bandits à la petite semaine vont devoir reculer, au grand bonheur des riverains.
Démarrés en Janvier 2016, les travaux de modernisation du tronçon 2×2 voies de l’axe routier PK5-PK12 ne sont toujours pas arrivés à leur terme. Mais, l’essentiel des finitions est en cours de réalisation. Si le ministre des Travaux publics avait annoncé que le chantier serait livré en septembre, puis en fin octobre, les usagers de cette voie devraient tout de même attendre encore… sine die. Qu’à cela ne tienne, le chantier est, visiblement, en phase terminale avec l’installation de la signalisation, des trottoirs, des glissières de sécurité et, surtout, de l’éclairage public à partir du PK6. Ce qui donne à cette route une belle allure durant la nuit avec, en prime, le retour d’un relatif sentiment de sécurité chez les habitants de la zone et autres usagers de la voie principale de sortie de Libreville.
Braquages, agressions, assassinats
Vivant dans la pénombre durant de longues années, les habitants des zones nouvellement éclairées étaient jusque-là hantés par un fort sentiment d’insécurité. Les PK, ainsi qu’on appelle les quartiers bordant la RN1 à l’Est de Libreville, étaient reconnus comme des zones à haut risque, notamment la nuit. Ce, du fait de l’inexistence de l’éclairage public. Durant la nuit, en effet, les braquages et agressions y étaient légion, et parfois des assassinats. En la matière, les exemples abondent et d’aucuns ont encore en mémoire l’assassinat, en mars dernier, d’un quinquagénaire au niveau du PK6. Un crime alors imputé au manque d’éclairage, entre autres.
«Les lampadaires auraient permis de dissuader les bandits et à chacun d’être en meilleure alerte à l’approche de ceux-ci. Parce que, ce qu’il se passait c’est qu’ils profitaient de l’obscurité pour opérer. Beaucoup de gens y ont laissé des plumes», explique un habitant du PK7. Si la prudence reste de rigueur, celui-ci indique que, comme bien d’autres habitants de la zone, l’arrivée de la lumière chez eux les sécurise d’une certaine manière. «Je fais un travail de nuit qui commence à partir de 18 heures. J’avoue qu’il m’était difficile de m’aventurer directement ici après le boulot à cause du manque d’éclairage, mais là j’y arrive quand-même. C’est vrai que les bandits rodent toujours mais la lumière décourage certains. Et comme je ne suis pas très loin de la route, ça va. Depuis quelque temps je rentre sans problèmes», fait savoir un autre riverain
Mieux que sur le boulevard Triomphal
L’éclairage de ces réverbères est, pour ainsi dire, très vive, si bien que certains automobilistes y roulent sans phares. Ce qui éveille, par ailleurs, le scepticisme de certains riverains qui s’interrogent sur la qualité et la longévité de ce bel éclairage public. «On a souvent vu de nouveaux lampadaires éclairer presque comme des projecteurs sans pour autant qu’ils ne tiennent sur la durée, parce que derrière il n’y a pas de suivi ou parce qu’ils sont de mauvaise qualité. On espère que le scénario ne se reproduira pas ici» commente un taximan ravi de ce qu’on voit mieux sur cet axe que sur le boulevard Triomphal Omar Bongo. Une comparaison pertinente, dans la mesure où certains lampadaires de la plus grande artère de Libreville sont déjà en mode clignotant quand d’autres, détruis par les accidents, n’ont jamais été remplacés.