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Sale temps pour le Ministre du Budget Jean Fidèle Otandault au palais du Sénat
Publié le samedi 10 novembre 2018  |  Gabon Actu
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© Autre presse par DR
Jean Fidèle Otandault, ministre du Budget et des comptes publics
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Libreville – Venu défendre le 6 novembre courant le projet de loi de Finances 2019 devant la commission des finances du Sénat, le Ministre d’Etat en charge du Budget et des comptes publics, Jean Fidèle Odandault qui n’a pas visiblement convaincu les vénérables sénateurs déjà agacés par des impayés des frais de sessions et plusieurs autres primes, ont tout simplement invité le membre du gouvernement à la fin de son exposé de motif de quitter les lieux.

Le président de ladite commission, André Richard Moussounda Mikala, s’est voulu très courtois et laconique vis-à-vis du ministre lors de cette audition qui a mal tourné. « Il était également prévu que nous auditionnions le ministre d’Etat en charge du Budget sur son exposé de motif relatif au projet de la loi de Finances 2019, mais vu que notre situation ne nous le permet pas, et le ministre lui-même sait pourquoi, je suggère que nous remettions tout ça à une prochaine fois » avait-t-il avancé.

Dans un communiqué paru vendredi dans le journal pro-gouvernemental « l’Union », le ministre du Budget a tenté de se dédouaner en justifiant que « le gouvernement a payé le mensuel du mois d’août (700 millions de francs) et de septembre (700 millions) ». Reste à régulariser ajoute-t-il « les frais de la 2ème session ordinaire (sénateurs + personnel) pour un montant de 996 millions 640 mille francs) ».

Cette réaction à ce qu’il semble fait monter les sénateurs la moutarde au nez, estimant que le ministère du budget fait les choses à dessein pour semer la confusion au sein de l’opinion et surtout de les jeter en pâture, a confié à Gabonactu.com, un sénateur remonté.

« Il faut que les choses soient claires. Le ministre a été auditionné sur la loi de règlement 2017. Il ne l’a pas été sur la loi des finances 2019. Les sénateurs font des sacrifices depuis un certain temps. Mais les sénateurs observent malgré les difficultés de trésorerie du pays que les membres du gouvernement ne se sacrifient pas autant. Les efforts doivent être faits par tous mais pas toujours par les mêmes. De même le refus des sénateurs d’auditionner le ministre d’Etat sur le projet de loi des finances n’est pas assimilable à un boycott », a indiqué un autre sénateur approché par Gabonactu.com.

Selon lui, ce qui s’est produit mardi n’est que la conséquence d’un ras-le-bol résultant d’un certain nombre de situations qui ne permettent plus aux membres de la haute chambre du Parlement de travailler convenablement.

« Outre l’aspect des arriérés des frais de sessions, on relève également le retard dans le paiement des salaires du personnel du Sénat, la suspension depuis bientôt deux ans des prestations sociales notamment l’assurance- maladie du personnel et des sénateurs par les maisons d’assurance pour non-règlement des arriérés. A ce sujet, nous avons perdu dernièrement un collègue malade faute prise en chargé », a-t-il révélé.

D’autres problèmes subsisteraient tels que le manque de carburant pour le fonctionnement du parc automobile de l’administration afin d’assurer le transport du personnel, la difficulté pour les commissions permanentes de travailler en toute sérénité faute de fournitures de bureaux et autres consommables. S’y ajouteraient le délabrement avancé de l’hémicycle Georges Rawiri, contraignant les sénateurs à tenir les séances plénières à huis clos dans la salle étroite Jean Hilaire Aubame, la non-représentativité du Parlement du Gabon aux instances internationales pour absence de frais de missions y compris pour des missions de contrôle de l’action gouvernementale à travers des enquêtes parlementaires.

Sydney IVEMBI
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