Dans l’éventualité d’une nouvelle élection présidentielle au Gabon, l’avocat français Robert Bourgi assure que la présidente du Sénat sera incapable de garantir un scrutin juste et sans fraude.
Au Gabon, comme l’a récemment indiqué le porte-parole du gouvernement, la vacance du pouvoir n’est pas à l’ordre du jour, plus d’une semaine après l’hospitalisation d’Ali Bongo à Riyad, en Arabie Saoudite. Pourtant, à l’instar d’autres commentateurs de la vie politique gabonaise, Robert Bourgi estime que cette éventualité mérite d’être considérée.
Dans une interview, ce mardi 6 novembre à l’hebdomadaire La Loupe, l’avocat français n’a d’ailleurs pas manqué de dire sa préférence au cas où cette vacance est prononcée. Il n’évoque pas l’éventualité d’une nouvelle élection présidentielle conformément à la Constitution gabonaise. «Aujourd’hui, il n’y a pas d’autres alternatives pour le Gabon que d’appeler Jean Ping à venir exercer le pouvoir suprême», estime-t-il, en appelant «à la responsabilité de ceux qui peuvent jouer un rôle dans ce sens».
Si Robert Bourgi veut Jean Ping pour président du Gabon sans passer par la présidentielle, ce n’est pas seulement pour le «beau discours» que le leadeur de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a prononcé le week-end dernier, mais plutôt parce qu’il doute de l’issue de cette élection avec le pouvoir actuel. «[Selon] l’ordre constitutionnel, en cas de déclaration de vacance du pouvoir, c’est le président du Sénat qui assure l’intérim et organise de nouvelles élections. Mais, ce président du Sénat est-il légitime ? Deuxièmement, des élections avec l’équipe actuelle vont être truquées», explique-t-il.
Silencieux depuis plusieurs mois, le retour de l’avocat au barreau de Paris est diversement accueilli. Proche d’Omar Bongo de son vivant, Robert Bourgi, 73 ans, est considéré par certains, y compris dans l’opposition gabonaise, comme un opportuniste. Beaucoup se doutent qu’il veuille tirer parti des ennuis de santé d’Ali Bongo avec lequel il est en froid depuis 2009. Dithyrambique à l’endroit de Jean Ping, il espère ainsi arpenter à nouveau les couloirs du palais de la Rénovation en conseiller occulte du chef de l’Etat… si ses calculs venaient à se matérialiser.