Considérés comme l’une des principales causes des accidents sur les routes africaines, les pneus usés et d’occasion ne sont presque soumis à aucune réglementation dans la plupart des pays du continent. Part Worn Africa, une organisation de plaidoyer, interpelle les gouvernements sur les dangers de l’absence de contrôle et de rigueur.
Parce qu’il en va de la sécurité des usagers de la route, alors que chaque année plusieurs personnes sont tuées au cours d’accidents de la circulation en Afrique, les gouvernements du continent se doivent d’élaborer et d’appliquer des réglementations plus strictes en termes de contrôle des ventes de pneus usés et d’occasion. Pour Part Worn Africa, ces pneus de seconde main sont parmi les principales causes des accidents mortels enregistrés sur les routes du continent. Créée récemment en Afrique du Sud, l’organisation de plaidoyer appelle les gouvernants africains à s’intéresser sérieusement à la question.
«Des exploitants peu scrupuleux profitent des processus poreux d’élimination des déchets de pneus pour rassembler des stocks en vue de la revente, tandis que d’autres revendent des pneus écartés de pays non-africains parce qu’ils ne sont plus propres à l’usage. Cela rend les pneus dangereux et s’ajoute au fait qu’ils sont souvent inadaptés aux conditions climatiques et routières de l’Afrique», condamne, ce mardi 30 octobre dans un communiqué, Abdul Waheed Patel.
Pour le directeur de Part Worn Africa, «il est nécessaire de protéger les usagers de la route en élaborant, en appliquant et en contrôlant le respect des normes et spécifications législatives et réglementaires appropriées pour les pneus d’occasion et les pneus partiellement usés, de manière uniforme dans toute l’Afrique». D’autant que, fait-il remarquer, «les conducteurs en proie à des difficultés financières choisissent souvent des pneus non vérifiés et moins chers sans être conscients des risques pour la sécurité qui en découlent».
Aussi, l’organisation se propose-t-elle de «travailler avec les gouvernements, les organismes de réglementation et les groupes d’intérêt multisectoriels dans toute l’Afrique pour combler [leurs] déficits politiques, législatifs et réglementaires» en la matière.
D’ici à 2020, des actions concrètes pour améliorer la sécurité routière et réduire de moitié la mortalité sur les routes doivent être entreprises par les pays africains. C’est du moins le souhait exprimé par l’Assemblée générale des Nations unies, qui a proclamé, en mars 2010, la période 2011-2020 «Décennie d’action pour la sécurité routière des Nations unies». A moins de deux ans de l’échéance, beaucoup reste à faire.