D’après Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac, deux ans après la conclusion des programmes économiques avec le FMI, «en dépit des améliorations des indicateurs macroéconomiques, la fragilité de nos économies reste un sujet de préoccupation majeure». Une fragilité due à l’érosion des recettes d’exportation en raison de la chute des cours des matières premières, la diminution des réserves de change et la chute des avoirs extérieurs nets des Etats.
Seulement, depuis quelques mois, la courbe des cours de la principale ressource des recettes d’exportation, le pétrole, a repris une trajectoire ascendante. Mais, les Etats ne parviennent toujours pas à redresser la situation de leurs finances publiques. Ce qui inquiète les bailleurs de fonds du Programme économique triennal et obère la capacité des gouvernements à relancer la machine des investissements publics.
Face à cette situation, les chefs d’Etat de l’espace communautaire, réunis dans la capitale tchadienne le 25 octobre 2018, ont décidé de favoriser le rapatriement des recettes d’exportation en vue de faire face aux écarts budgétaires et de relancer la consommation locale grâce à l’injection des ressources financières dans l’économie.
Cela, souligne le communiqué final, doit se faire dans le respect du règlement des changes en vigueur dans la zone UMAC pour que le rapatriement intégral de ces recettes s’opère sans anicroche.
Cette décision des chefs d'Etat est un indicateur de l’option des pays à consacrer davantage de ressources au développement local et à la lutte contre la pauvreté au détriment des importations qui sèvrent les pays de devises et d’importantes ressources financières.