Donné pour mort par la rumeur et la presse du scoop, le président Ali Bongo a, en fait, été admis dans un hôpital de Ryad, selon l’agence de presse officielle saoudienne. La durée et les causes de l’hospitalisation n’ont pas été communiquées, mais de nombreuses sources parlent de «burn-out» (épuisement, surmenage physique).
Confirmation de l’adage selon lequel «Il n’y a pas de fumée sans feu», l’absence d’Ali Bongo à N’Djamena où il devait participer, le 25 octobre, au sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique de l’Afrique Centrale (CEMAC), a suscité bien de questions et d’extrapolations. Si de nombreux commentateurs ont vite déduit le «malaise», il restait que le président gabonais aurait pu être retardé la veille à Riyad, en Arabie Saoudite, où il devait assister au “Future investment initiative“, organisé du 22 au 25 octobre à l’initiative du prince héritier Mohamed Ben Salman.
Au-delà de l’affolement de la toile gabonaise ce matin et de toutes les spéculations, la presse internationale ayant des représentants en Arabie Saoudite, notamment pour la couverture du “Future investment initiative“, a livré ce qu’il faut savoir et ce que Ike Ngouoni, conseiller d’Ali Bongo et porte-parole de la présidence de la République gabonaise, s’est finalement refusé d’aborder lors d’une conférence de presse qui devait pourtant aborder le sujet ce 26 octobre.
Citant des médias Saoudiens et s’appuyant sur des dépêches de l’agence de presse officielle saoudienne et de l’Agence France-Presse (AFP), le très sérieux Daily Mail, a formellement indiqué qu’Ali Bongo a été hospitalisé à Riyad ; que le prince héritier Mohammed bin Salman lui a rendu visite à l’hôpital King Faisal de Riyadh pour s’enquérir de son état de santé. Toujours selon le Daily Mail, «la présidence gabonaise a semblé minimiser l’évolution en disant à l’AFP que ce n’était “rien de grave” et que Bongo était fatigué.»
Le buzz est parti de Twitter où Siobhán A’Fraidy, une journaliste du Washington Post, disait, le 25 octobre à 13 heures (heure du Gabon) avoir entendu des «rumeurs selon lesquelles Ali Bongo Ondimba serait mort» dans la matinée. Il n’en fallait pas plus pour que la rumeur enfle et donne lieu à une flopée d’écrits sur la toile mondiale, notamment dans la zone gabonaise.
Mais, cinq heures plus tard, la journaliste du Washington Post a indiqué que selon l’ambassadeur du Gabon aux États-Unis qu’elle a eu au téléphone «le président Ali Bongo Ondimba est bien vivant, mais qu’il est tombé malade en Arabie saoudite en assistant au sommet. Il a dit que ce n’était pas une crise cardiaque et que ce n’était pas grave, mais un cas d’épuisement.» Ce qu’a confirmé un membre de la délégation gabonaise à Riyad, joint au téléphone par Gabonreview dans la nuit. Une dépêche de l’agence de presse officielle saoudienne a laissé entendre que tard dans la nuit de mercredi, Ali Bongo avait assisté à un discours du prince Mohammed à la conférence dénommée “Future investment initiative“.