Le président de la coopérative des produits artisanaux de Mbigou (Coopam), Pierre Konata Mombo a lancé, au cours d’un entretien accordé jeudi à l’Agence gabonaise de presse (AGP), un cri d’alarme à l’endroit du gouvernement quant aux difficultés rencontrées par les artisans dans l’exercice de leur métier.
Pour le président de la Coopam, les artisans regroupés au sein de cette structure se sentent lésés, à cause des conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent. Vivant pleinement de leur art, la majorité de ces artisans éprouveraient des difficultés à écouler leurs produits. Selon le patron de la Coopam, cette situation serait due essentiellement à la crise sociale et économique qui sévit au Gabon depuis la chute du prix du baril de pétrole en 2014.
«On recevait une subvention de 8 000 000 de F CFA de l’Etat. Mais de 2014 à aujourd’hui, nous ne sommes plus détenteurs de cette subvention, certainement à cause de la crise économique. L’Etat nous prenait également en charge, lorsque nous allions pour des expositions d’arts à l’étranger. Depuis 2014, nous n’exposons plus hors du pays, faute de moyens», a avoué Pierre Konata Mombo.
Aussi, M. Konata Mombo et ses confrères dénoncent le mauvais état de la route qu’ils empruntent pour aller se ravitailler (notamment à Mbigou dans la province de la Ngounié). A cela s’ajoutent les prix élevés du transport compte tenu de la distance qui sépare la capitale gabonaise de Mbigou. Sans oublier la rareté des touristes qui achetaient ces objets d’arts.
«Elle a été mise en valeur dans les années 1964 et aujourd’hui, compte tenu de la distance qui sépare ‘’Mbigou’’ de Libreville, la coopérative s’est déportée à la capitale politique et administrative du pays. Le tarif de transport de cette pierre varie entre 800 000 et 1 000 000 de F CFA», précise le président de la Coopam.
La coopérative des produits artisanaux de ‘’Mbigou’’ a vu le jour en 1982, sous la tutelle de feu José Joseph Amiar Ngang'han, ministre de la Formation professionnelle et de l’Artisanat d’alors.
La Coopam compte 50 membres et dépend du ministère des Petites et moyennes entreprises (PME). S’agissant de la pierre de ‘’Mbigou’’, celle-ci a été découverte dans les années 1957-1958, dans un campement qu’on appelle lembelet à idamba, à Mbigou à plus 800 kilomètres de Libreville, au Sud du Gabon.
Le président de la Coopam, diplômé par ailleurs de l’Ecole nationale d’arts et manufactures (ENAM), option sculpture, lance un appel pressant aux autorités gabonaises pour la prise en compte de leurs revendications.
«Je peux dire que c’est la tradition, car mon père était également sculpteur, ce métier est un legs paternel que j’aime», a fait savoir le responsable de Coopam.
La pierre de Mbigou, l’art en général, étant le miroir du Gabon à travers le monde, il serait bien que l’Etat revisite sa position vis-à-vis des artisans reconnus de ladite pierre précieuse, histoire de les soutenir.